L’assemblée générale des Amis de La Vie est repoussée au 26 juin mais il faut envisager son report au vendredi 11 septembre en fonction de l’évolution de l’épidémie.
Déjà plus d’un mois que les membres de l’association des lecteurs du journal ne communiquent plus que par internet et par téléphone. Merci à tous ceux qui donnent des nouvelles et en prennent, nous écrivent, s’échangent les textes nourrissants qui circulent abondamment. Nous le vérifions une fois de plus, les Amis de la Vie deviennent généralement des amis tout court.
Le 18 mars,
nous annoncions dans ces pages que l’Assemblée générale de l’association des
lecteurs serait maintenue le 15 mai. Même en imaginant l’assouplissement
progressif du confinement, il serait bien téméraire de prévoir un rassemblement
dans un mois, dans le nouveau siège du journal où la rédaction n’est toujours
pas installée. D’ailleurs, quand vous serez libres de rendre de nouveau des
visites, votre priorité ne sera pas de prendre un train pour la capitale !
C’est pourquoi, nous avons réservé le nouvel amphithéâtre du Monde pour le
vendredi 26 juin de 10H à 17H. Mais nous avons aussi posé une option pour le
vendredi 11 septembre, au cas où la fin juin soit prématurée. Vous me
suivez ? En résumé : pour l’AG, notez les deux dates dans votre
agenda. Quant à l’université d’Assise du 17 au 22 octobre, nous poursuivons vaillamment
sa préparation. La crise que nous vivons est au cœur du sujet :
« Nous habitons la terre… » Déjà 170 inscrits à sept mois de
l’événement. Il reste 30 places en chambre triple. 50 places sont réservées
jusqu’au 1er juillet pour ceux qui voudraient participer également
au voyage à Rome et Assise marquant les 75 ans de La Vie. Elles seront ensuite
attribuées par ordre d’arrivée sur la liste d’attente. L’université 2020
aura-t-elle lieu ? Nous avons jusqu’au 30 août pour prendre la décision.
On apprend finalement assez vite à s’adapter à l’incertitude.
Quelques réflexions sur ce que provoque la pandémie de coronavirus proposées par Jean-Claude Devèze animateur de l’Observatoire citoyen de la qualité démocratique, créé par le Pacte civique. Réflexions assorties d’une série de questions dont les groupes d’Amis de La Vie pourront s’emparer pour leurs futurs débats.
En cette période de confinement, nous sommes appelés à penser
et encore libres de le faire. Pour partager nos réflexions, il est utile de
sérier les domaines selon les processus concernés et leur temporalité. Il est
donc proposé ci-après mes réflexions, centrées sur cinq thèmes, en vue de
pouvoir ensuite dégager des questions et des propositions à mettre en
discussion et des points de controverse.
Les mesures collectives
à prendre pour enrayer la pandémie
Le premier sujet est celui de la discipline et de la
responsabilité citoyenne face à la pandémie à tous les niveaux géographiques
(local, français, européen, mondial) et dans chaque communauté, institution et
organisation.
Ensuite il se pose de multiples questions sur les mesures
prises (confinement total du pays ou partiel, opportunité de multiplier les
tests et de mieux suivre les contacts antérieurs à la découverte de la
positivité, protections pour les travailleurs essentiels, pression sur les
salariés ayant des gardes d’enfant, impossibilité d’aller enterrer un proche,
vente en direct ou sur les marchés devenues impossibles, etc.). Enfin, il se
pose de multiples points sur lesquels discerner et des problèmes
éthiques : la poursuite de l’assistance aux SDF et aux migrants, le choix
entre personnes à sauver faute de capacités hospitalières, les visites dans les
EHPAD et les prisons, etc.
Questions proposées :
Quels problèmes posent une discipline citoyenne imposée par
le haut ? Comment les citoyens ont été associés à la gestion de la
crise ? Jusqu’où la transparence de toute l’information ?
Quelles mesures prises nous posent problème ?
Comment les politiques vont s’unir dans la durée face à
l’épreuve ?
Comment fonctionne la coopération européenne et mondiale
?
En quoi chaque culture est porteuse de réactions différentes
à l’épidémie[1] ?
Pistes de travail :
A côté d’un comité scientifique, il devrait être mobilisé un
panel de citoyens et d’élus qui seraient informés et consultés.
L’OMS étant d’une efficience insuffisante face à une pandémie aux multiples répercussions, une instance de coordination internationale de la crise mondiale devrait être créée pour mettre de l’ordre dans l’information et les éléments d’expertise, pour faire le point des bonnes pratiques et des normes à respecter, pour proposer des solutions adaptées à la diversité des situations, pour organiser la solidarité
La façon personnelle et
familiale de gérer le confinement
Mon épouse et moi, nous nous levons plus tard et avons moins d’appétit faute d’exercice.
Nous écoutons les témoignages, ceux négatifs sur les
conséquences du confinement (personnes fragiles psychologiquement qui tournent
en rond, personnes inquiètes de ne pouvoir pas régler des problèmes médicaux
considérés non urgents, conflits familiaux sur la façon d’accueillir ceux en
demande d’accueil ou de visites par rapport à la nécessité de se protéger,
etc.), ceux positifs (créativité pour rester en relation, humour, propositions
des enseignants pour leurs élèves, initiatives type applaudir à 20H les
soignants, gestes de solidarité, etc.).
Nous notons divers problèmes qui rendent difficiles le
confinement : l’enfant roi supporte mal les contraintes, l’écran à la maison l’enfermant
encore plus dans un monde individualiste recourant à des réseaux
virtuels ; le couple moderne où on équilibre toutes les tâches entre mari
et femme est mis au défi de l’altruisme serviable et aimant ; les familles dans des espaces réduits
souffrent, etc.
Questions proposées :
Comment mettons-nous à profit le temps disponible ?
Quels comportements, pratiques inutiles et gaspillages nous
ont alertés pendant cette période de retrait permettant d’observer ce qui
nous choque ?
Quel nouvel équilibre de vie nous trouvons ?
Ce qui nous aide pour surmonter peurs et
découragements ?
Quels conflits familiaux sont apparus ?
Quelles inquiétudes ont surgi ?
Des approches spirituelles et/culturelles nous ont-elles aidés
à surmonter l’épreuve ?
Cette pandémie nous semble-t-elle un bien ou un mal pour le
changement des mentalités de chacun ? Nous aide-t-elle à privilégier
l’essentiel dans nos vies ?
Pistes de travail :
Promouvoir tout ce qui favorise le partage des témoignages et
d’affections.
Le diagnostic du monde
qui a favorisé l’émergence du virus et sa diffusion
Il est indispensable de faire un
diagnostic partagé de ce que le coronavirus nous a appris avant d’envisager
l’après pandémie.
La pression énorme que nous exerçons
sur notre planète et ses systèmes complexes, avec de multiples interactions et
interconnections, est sans précédent. Nous avons accepté de conduire une
croissance trop rapide et mal maîtrisée en nous emparant des ressources
énergétiques de la planète, en accroissant la consommation et en cherchant des
sécurités renforcées grâce à des procédés qui ne respectent pas les équilibres
essentiels (exemple des produits phytosanitaires qui en voulant « désinfecter »
la planète l’ont rendue plus fragile).
Trop de pays n’appliquent pas les
normes sanitaires requises par négligence ou corruption (exemple des
déficiences de contrôle du marché pour les pauvres de Wuhan) et n’acceptent pas
d’écouter les lanceurs d’alerte (exemple des médecins chinois réprimés au début
de l’épidémie à Wuhan).
Questions proposées :
Qu’avons-nous fait pour rendre possible une telle
pandémie ?
Quelles conséquences de l’hyperconsommation et de
l’hyperactivisme, souvent liés à la peur du vide ?
Quelles négligences ont provoqué la diffusion de
l’épidémie ?
Quelles mesures pour enrayer la pandémie ont été
pertinentes ?
Sur le plan
politique, des pays démocratiques comme la Corée et Taiwan ont-ils mieux géré
la pandémie que la superpuissances prétentieuse américaine, que la dictature
Chinoise ou qu’une Europe incapable de se mobiliser ensemble ?
Pistes de travail :
Etablir un diagnostic partagé de ce qui
a permis cette pandémie et sa diffusion.
Les leçons immédiates à
tirer de la pandémie sur divers plans
Dans le monde,
l’épidémie de coronavirus a été d’abord un rappel salutaire que l’unité et la
force de la vie de l’espèce humaine sont abîmées par le non-respect de notre
environnement ; elle a aussi mis en évidence l’importance d’un savoir
partagé pour ne pas tomber dans le n’importe quoi et la recherche de boucs
émissaires ; elle a enfin montré l’importance des liens fraternels pour
surmonter l’épreuve et pour promouvoir notre humanité et notre civisme.
Prévenir et
gérer les épidémies, comme aussi organiser le village planétaire pour qu’il
reste habitable pour l’humanité, nécessiteront de gérer nos interdépendances et
donc plus la coopération entre les nations que le repli et l’affrontement.
Le coronavirus a
mis en évidence l’aberration économique, sociale et environnementale d’une
division internationale du travail fondée sur l’application de la théorie des
avantages comparatifs, jusqu’au plus petit segment de la chaîne de production
et de consommation, et du régime de croissance basé sur le profit financier qui
en découle. De la pénurie de pièces détachées automobiles à celle du
paracétamol, de l’effet du boycott décrété par Donald Trump sur le système
sanitaire iranien, en passant par un mouvement de décroissance induit qui finit
par rendre plus respirable l’atmosphère des villes chinoises, on assiste à une
dramatique leçon de choses sur les dégâts de la mondialisation quand elle
devient un processus non maîtrisé par la sagesse de ceux qui recherchent
d’aller à l’essentiel, et donc à promouvoir toujours plus d’humanité.
Les multiples conséquences de
l’épidémie nous ont rappelé la complexité de notre monde et les multiples
interactions qui s’y produisent. En positif, on voit l’importance du tissage
des liens. En négatif, en
France, les petites querelles politiciennes risquent de ne pas cesser malgré
l’appel à affronter unis l’épreuve commune ; par ailleurs, des violences
risquent d’apparaitre, les inégalités s’accentuer, des frontières réapparaitre,
etc. ; enfin, les plus puissants auront tendance à ignorer les plus
faibles et les plus fragiles.
Questions proposées :
Quelles leçons immédiates tirées de cette pandémie ?
Comment sortir de la sidération ?
Cette période nous aidera-t-elle à ralentir, à penser, à
discerner pour agir juste ?
Comment la société des écrans qui se renforce pendant la
crise va-t-elle évoluer ?
Quelles dynamiques positives et négatives ont eu lieu ?
Pistes de travail :
Etablir un bilan des réactions individuelles et collectives à
la pandémie.
La préparation du monde que nous voulons après le
coronavirus
La pandémie a
mis en évidence qu’il fallait réfléchir à ce que nous devons faire après, en
particulier aux ruptures nécessaires à effectuer par rapport à nos
comportements personnels et collectifs irresponsables comme par rapport à notre
façon de préparer notre avenir. Cela nous invite à examiner comment exercer nos
responsabilités politiques et culturelles pour privilégier le bien commun sur
les intérêts particuliers.
La pandémie du
coronavirus nous a rappelé que la solidarité entre nations est
indispensable pour affronter les grands défis du monde, les égoïsmes nationaux
n’ayant qu’une efficacité courte face aux interdépendances qui n’ont pas de
frontières. La difficulté est de trouver le bon équilibre entre des
coopérations internationales renforcées et la mise en œuvre autoritaire de
normes internationales pour protéger toute la planète.
La pandémie nous rappelle l’importance de
rechercher l’essentiel dans nos vies[2],
mais aussi collectivement de se poser de multiples questions : celle de
nos modes de vie, celle de ce qui est utile ou indispensable de produire, de la
façon qu’il est acceptable de produire, etc. Il se posera enfin la question de
la sincérité de la conversion à une nouvelle vie.
Questions proposées :
Cette pandémie sera-t–elle un bien ou un mal pour l’avenir de
la démocratie ?
Cette pandémie sera-t–elle un bien ou un mal pour l’avenir de
la mondialisation ?
Quelle
mondialisation voulons-nous ?
L’Etat
providence va-t-il être réhabilité ?
Comment
promouvoir une conscience mondiale ?
Que rechercher
dans des traditions religieuses ou spirituelles qui pourraient inspirer nos
actes, nos manières de vivre en société… ?
Quelle
civilisation-monde pour sauver notre terre et notre humanité ?
Comment exercer
nos responsabilités politiques et culturelles pour privilégier le bien commun
sur les intérêts particuliers ?
Quelles
priorités de production ?
Pourquoi il a
été impossible de prendre des mesures aussi radicales pour lutter contre le
changement climatique ?
Quelle éducation
et quelle culture pour retrouver le sens de l’essentiel ?
La première des
révoltes est-elle intérieure et la première des résistances est-elle
spirituelle ?
Pistes de travail :
Organiser la réflexion sur l’avenir du
monde, de la Terre et de l’Humanité.
PS Question
posée à France Inter le 19/03/20 à Grand
bien vous fasse !
OK pour aller à l’essentiel
Peut-on y aller sans vie culturelle et intérieure vivante et sans culture, spiritualité ou religion partagée ? Quelle place pour l’humilité nous permettant les remises en question et les interactions entre transformation personnelle et collective ?
Jean-Claude Devèze
Prochain ouvrage à paraître le 14 mai 2020 :
Vers une civilisation-monde alliant culture, spiritualité et politique, aux Editions Chronique Sociale(Lyon) L’auteur propose de fonder une civilisation-monde en se recentrant sur l’essentiel : un socle solide pour une maison commune et une vision partagée pour l’avenir. Il présente les défis auxquels sont confrontées les cultures personnelles et collectives, examinant l’intérêt d’une alliance entre culture, spiritualité et politique pour promouvoir un humanisme intégral et un universalisme pluriel.
[1]
Certaines mesures semblent plus
faciles à prendre et à faire respecter dans diverses cultures (exemple des
masques plus utilisés en Asie en cas de grippe).
[2] En cette
période de carême, il peut y avoir appel au jeûne, à la prière, à la pénitence
et à l’humilité.
Il faut se rendre à l’évidence : tous nos projets de rencontres prévus jusqu’à la fin du mois d’avril – au moins- sont annulés ou reportés. Ce qui semblait encore possible avant-hier était irresponsable hier et tout simplement interdit aujourd’hui.
Cet article est destinés à informer les participants qui ne sont pas inscrits au voyage des 75 ans de La Vie à Rome et Assise. Le voyage de ces derniers est pris en charge par Les Voyages La Vie (uniquement en avion).
En 2020, La Vie fête ses 75 ans, l’association des lecteurs du journal a 20 ans et ce sont les 5 ans de l’encyclique Laudato Si. Du 17 au 22 octobre 2020, les Amis de La Vie vous attendent dans la ville de Saint François pour célébrer ce triple anniversaire. Les inscriptions sont ouvertes.
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