Le campus de Rouen de l’Institut catholique de Paris invite les lycéens et leurs parents à une table-ronde sur le Thème « Deviens qui tu es ! ” , animée par Dominique Fonlupt, journaliste à La Vie.
A l’heure de faire ses vœux sur Parcoursup, il est parfois difficile de savoir ce que l’on veut faire après le bac. Lors d’une table-ronde sur le Campus de Rouen le jeudi 1er février de 18h à 20h. Durant cette soirée animée par Dominique Fonlupt, journaliste à La Vie, des experts donneront des pistes pour discerner son choix d’orientation post-bac en fonction de son profil et comprendre le fonctionnement de Parcoursup. Je m’inscris
Les experts invités
* Julie Fouquet, Coach de vie à Rouen et animatrice du parcours « Deviens ce que tu es ». * Isabelle Abraham, Conseillère d’orientation au lycée la Providence à Dieppe, * Cécile Beaudoin, Directrice de la Communication de l’ICP
Cette table ronde est à destination des lycéens, de leurs parents et de toutes les personnes qui accompagnent les lycéens dans leur orientation. Des étudiants aux parcours divers partageront leurs témoignages pour illustrer ce propos. Elle se conclura par une séquence de questions/réponses.
Cet événement a été proposé par le groupe de lecteurs de La Vie de Rouen qui a pris contact avec l’institut catholique de Paris dès l’ouverture du Campus de Rouen à la rentrée 2022 avec cette question : que pouvons-nous faire ensemble ? Il a fallu quelques mois pour imaginer cette première collaboration. Merci aux Amis de La Vie de Seine-Maritime et à en Julie Fouquet, membre du groupe, et intervenante le 1er février en tant que coach de vie.
La Vie publiera un dossier sur l’orientation dans son numéro du 25 janvier 2024, numéro qui sera offert au public de cette table ronde.
Le jeudi 1er février de 18h à 20h Amphithéâtre de l’ICP – Campus de Rouen 41 route de Neufchâtel à Rouen (entrée par le portillon en face du 3 rue du Moineau) Entrée gratuite sur inscription : Je m’inscris
Thérèse et sa soeur Chantal, Amies de La Vie à en Vendée, ont raconté leur expérience à Evian à un ami journaliste qui en a tiré une page entière.
“Avec ma soeur Chantal, nous ne pouvions garder pour nous la richesse de ce que nous avons vécu et reçu à Evian. C’est pourquoi nous avons contacté Etienne, journaliste à l’Echo de l’Ouest. Avec nos carnets et nos témoignages, il a publié une page entière intitulée “Une rencontre en quête de sens” sur l’édition du 8 décembre 2023. Beaucoup de texte, mais dit-il, j’ai l’impression d’y avoir participé !”
Que me reste-t-il de l’Université des Amis de La Vie à Evian, un mois plus tard ? Le temps faisant son œuvre d’érosion et donc de tri, je choisis de partager les deux éléments qui ressortent encore et persistent dans ma mémoire : un certain style de christianisme et un étonnement générationnel, par Valérie Le Chevalier, théologienne *.
A Evian, j’ai rencontré un certain style de christianisme. Outre le caractère fraternel et convivial qui caractérise les Amis de la Vie, j’ai été surprise par la quasi-absence de récriminations contre le cléricalisme, la crise des abus en tous genres qui salissent l’Église de France ou contre une société post-moderne responsable de tous nos problèmes internes. Non pas que les participants ne soient blessés ou indifférents car ils sont tous très engagés et militants d’un christianisme incarné et bien vivant. En ce sens, ils sont le visage ou les héritiers de ce « Troisième homme » décrit prophétiquement par François Roustang en 1966 dans la revue Christus.
Pourtant le thème « Croire encore ? à la rencontre de la quête spirituelle de nos contemporains » aurait logiquement pu susciter ce type de doléances, tant dans les diagnostics que dans les échanges. Mais non, il n’y avait pas lieu de perdre son temps à ce type de posture. Le Troisième homme de Roustang considérait que la « volonté de réforme commencée au Concile passerait désormais par lui et continuerait à travers ses propres efforts de lucidité » et que le seul témoignage crédible était la cohérence entre la foi vécue et la manière de vivre dans le quotidien. Finalement, ce style ou cette culture chrétienne n’est ni abandon ni opposition mais « un désintérêt tranquille à l’égard de cette montagne d’efforts qui accouche inlassablement d’une souris ». L’énergie déployée est uniquement consacrée à la quête d’une existence chrétienne digne de ce nom. C’est cela qu’il m’a été donné de rencontrer durant cette semaine à Évian.
Je rentre d’Evian avec un étonnement générationnel : plusieurs grands jeunes et trentenaires, des journalistes ou des acteurs de la société civile ou chrétienne, ont été invités à témoigner ou à participer à cette Université. Or quelle n’a pas été ma surprise de voir combien cette génération montante est admirative, et je pèse ce mot, de ces aînés dans la foi. Une admiration et un immense respect pour cette cohérence de vie et cette fidélité à l’Évangile. Une jeune femme me disait : « Cette génération qui nous précède attend de nous que nous reprenions le flambeau, mais nous ne pourrons rien faire si elle ne nous transmet pas le trésor spirituel qui est le sien ! » Cette attente est rarement exprimée ainsi et il faut l’entendre, la prendre au sérieux et y croire.
Il y a bien un trésor spirituel détenu par ces « Troisièmes hommes et femmes » qui, sans mots dire, se sont engouffrés dans la dynamique du concile Vatican II, exactement comme l’a décrit Roustang. Depuis de longues années, sans blablas ni lobbying, ils posent des actes et engagent une vie spirituelle enracinée dans une pratique religieuse vivante, mais toujours en quête de vérité et de cohérence.
La manière de procéder de l’équipe préparatoire a mis en œuvre ce qu’aujourd’hui on nomme un peu mystérieusement, la synodalité. Mais après tout, ce n’est jamais que la prise au sérieux – enfin ! – du style relationnel et hospitalier de Christ Jésus ressuscité qui s’approchant de deux marcheurs leur demande : « De quoi parliez-vous donc en chemin ? » La célébration de la Parole qui a clôturé cette Université, a repris cette pédagogie du dialogue en marchant. C’est peut-être cela qui rend crédibles et si attractives depuis plus de vingt ans, ces Universités ? En tous cas, je peux en témoigner : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »
Valérie Le Chevalier
* Valérie Le Chevalier, est responsable du parcours Croire et comprendre au Centre Sèvres, université jésuite à Paris. Ses recherches en théologie fondamentales portent sur la place dans l’Église de ces catholiques dont on dit qu’ils ne pratiquent pas assez. Elle était l’invitée des Amis de La Vie à l’université d’Evian, du 22 au 27 ocotbre 2023, où 300 participants ont réfléchi à la façon d’aller à la rencontre de la quête spirituelle de leurs proches.
La 8ème et dernière journée organisé par l’association Sentinelle, contre les risques d’emprise communautaire, se tiendra au Centre Sèvres le samedi 9 décembre 2023, en partenariat avec les Amis de La Vie. Inscrivez-vous !
Beaucoup d’idoles sont tombées dans l’Eglise catholique parmi les responsables de mouvements religieux. Quelles réflexions en tirer sur la conduite à tenir en cas d’abus sexuels ou de pouvoir dans l’Eglise catholique ?
Cette question sera le fil conducteur de la prochaine et dernière journée proposée par l’association Sentinelle le samedi 9 décembre au Centre Sèvres. Les Amis de La Vie étant partenaires et les interventions seront animées par Dominique Fonlupt, journaliste à La Vie.
Sentinelle est présidée par Laurence Poujade, dont les parents furent dès 1997 parmi les premiers lanceurs d’alerte sur les abus de pouvoir et les violences au sein de communautés religieuses.
Parmi les invités : Céline Béraud, sociologue, auteure de Le catholicisme français à l’épreuve des scandales sexuels (Seuil, 2021), Sœur Laure Blanchon, théologienne, Jean-François Laville, journaliste, auteur avec Sœur Camille de Aux sévices de l’Eglise (Récamier, 2023), Jérôme Guillement, victime, auteur de En mon corps meurtri, chemins de résilience (Nouvelle Cité, 2023) et Jordi Giro, victime, qui viendra de Barcelone parler de son parcours de guérison et du tout récent rapport de la commission d’enquête mandatée par le Parlement espagnol sur la pédocriminalité au sein de l’Eglise catholique espagnole.
De 9H à 18H au Centre Sèvres, 35 bis, rue de Sèvres, 75006 PARIS. Salle Michel de Certeau. Programme et inscription gratuite mais nécessaire sur www.helloasso.com/associations/sentinelle
Au bord du Léman et au pied des Alpes, l’université des lecteurs 2023 à Evian a inspiré le récit suivant à Chantal Vinson, Amie de La Vie dans la Manche.
(Les Amis de La Vie dans la salle de conférence du VVF d’Evian-les-Bains. Dessin d’Eliott Guillon de Princé, rédaction éphémère 2023)
Pendant cette université d’Evian, le temps s’est arrêté pendant cinq jours ! Est-ce cela l’éternité ? Peut-être. J’ai été plongée dans la découverte du sens de la vie, de ma vie, dans ma propre recherche !
Le titre « Croire encore ? Aller à la rencontre de la quête spirituelle de nos contemporains » laissait présager un beau voyage. Je n’ai pas été déçue ! Ce parcours avec 300 engagés pour l’Université d’Evian avec les Amis de La Vie, a été comme une « course » en montagne. Non pas que je sois une championne dans la discipline, mais ce chemin a été à la fois une exploration personnelle en profondeur, et une découverte que cette recherche était partagée par d’autres – ceux qui acceptaient de se dévoiler, et ceux de la salle avec lesquels j’ai partagé, qui étaient présents de façon forte.
Mais quelle exploration ? Celle du sens qui alimente notre énergie, qui permet de se lever le matin : approfondir cette soif intérieure, et élargir notre horizon grâce aux autres, intervenants et participants, en écoutant, partageant, dialoguant, célébrant…
Des points lumineux qui ont balisé ma randonnée :
Les témoignages profonds de quatre jeunes sur leur recherche spirituelle et les « révélations » qu’ils ont vécues. Un point commun à ces cheminements uniques : tous sont sortis de leur « zone de confort » pour chercher l’essentiel. J’ai compris que c’était le « prix à payer » pour trouver la plénitude.
L’intervention de Jean-François Collange, pasteur et théologien protestant : dans le récit de la Genèse, qui relate de façon symbolique la création de l’homme et la femme, il nous fait explorer la relation entre Adam et Eve, des êtres faits pour parler, échanger. Il nous a partagé sa vision du « péché originel » : Adam parle à la place Eve, en lui imposant lui-même un nom, au lieu de lui demander « Comment t’appelles-tu, chérie ? Le péché originel, serait de parler à la place de l’autre, dans une attitude dominatrice. » Quel soulagement que cet éclairage, qui remplace avantageusement le poids du péché originel imposée à la femme, interprétation transmise par la « tradition » de l’Eglise catholique, et partagée par beaucoup !
Pour Jean-François Collange, l’essentiel de la foi n’est pas que nous croyions en Dieu, c’est que Dieu croit en nous. « Ayez la foi de Dieu, qui croit en vous, et vous direz à cette montagne d’aller se planter dans la mer, et elle ira ! ».
Gabriel Ringlet, prêtre, philosophe, théologien,est venu me bouleverser avec son intervention « Notre besoin de rites, un terrain de dialogue ». Moi qui considérais les rites comme quelque chose de pesant (celui de la messe est « figé »), il nous a témoigné de son expérience que « spirituel et rituel étaient liés ». « Le spirituel est une qualité de présence qui donne souffle à nos existences. (…) Une souffrance doit être accueillie dans un rite, quel que soit le choix éthique (avortement, euthanasie…). Célébrer, c’est écouter la demande de quelqu’un qui souffre et refuser de laisser les choses en l’état, ressaisir la situation autrement » (…) « Le rite est un soin, médical, psychologique, spirituel ». Chaque rite est unique, il est à élaborer avec la personne qui le demande… « La ritualité ouverte s’adresse au désir de vie et de sens » (Christoph Theobald) Un nouveau monde s’est ouvert devant nous !
Toute la journée de mercredi, me voilà plongée dans l’univers des psaumes, avec un groupe guidé par Rose Bacot, artiste, musicienne et conteuse, qui nous avait embarqués la veille au soir dans son univers de création musicale et spirituelle grâce à sa clarinette basse. Pendant la journée de mercredi, nous avons commencé à découvrir un psaume, à travers tous les canaux de nos sensations, en dehors des mots : la musique de la clarinette de Rose, nos images, nos paysages intérieurs, avec des couleurs, des parfums qui habitent notre imaginaire. C’est seulement après cette exploration intérieure de tous nos sens, que nous avons eu accès aux mots de ce psaume, dans une quinzaine de traductions différentes, avant de le « traduire » avec nos propres mots et de le partager aux autres personnes du groupe. Quel magnifique voyage !
Dernier éclairage, en bouquet final, la célébration de la fin de notre université.Guidés par Chahina Baret, qui nous a bouleversés par son témoignage de « Musulmane, disciple du Christ », nous avons créé un rite pour rassembler ce que nous avons vécu pendant toute la semaine, et le vivre tous ensemble. Gabriel Ringlet a déjà fait des émules ! A travers l’Evangile des disciples d’Emmaüs, une croix construite avec deux branches de bois flotté, et des feuillages d’automne comme « décor », nous avons fait mémoire de notre parcours avec nos lourdeurs, nos colères et nos découragements concernant l’Eglise…
Et peu à peu, nous avons évoqué des signes d’espérance à décrypter dans les événements, lueurs de vie et de joie, piochés dans les témoignages de la semaine et la belle célébration du jeudi soir, faite de dialogues d’Evangile, de chants et de danses. Nous avons pu repartir en emportant le parfum d’une huile parfumée, non pas « comme avant » (comme le disait le chant), mais plus légers, sûrs que le souffle de l’Esprit nous porte pour construire un monde où nous pouvons partager plus de vérité, de fraternité, de souffle, avec nos familles, nos voisins, et ceux que nous rencontrons, et recevoir d’eux des messages et des actes admirables, même s’ils ne partagent pas la même « foi » !
La fête offerte à Dominique pour tout ce qu’elle a donné aux Amis de La Vie – orchestrée par Philippe et réalisée par tous – a été un vrai « feu d’artifice » d’émotion et de joie ! Merci Dominique !
Pour finir, une parole que j’ai emportée dans les trains qui me ramenaient à mon domicile, et ailleurs : c’est celle du sociologue Jean-François Barbier Bouvet, qui fut entre autres directeur des études du groupe La Vie- Le Monde. Il nous a présenté la « sphère catholique » de façon magistrale. J’en retiens une image qui me correspond : « L’Eglise, c’est un tuyau rouillé qui capte l’eau de la montagne et la transporte jusqu’à la vallée, malgré les fuites ! ». Car c’est bien grâce à cette Eglise à laquelle j’appartiens et qui me met souvent en colère, que j’ai découvert le trésor de la Bible qui me nourrit, qui reste ma boussole, et grâce à laquelle j’ose « croire encore ».
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