Ami de La Vie à Nantes, il a retracé le passé esclavagiste des ancêtres pour transmettre vérité et valeurs à ses descendants.
C’était au mois de juillet 2016, lors de l’université des Amis de La Vie à Nantes. Une journée de découverte culturelle était proposée aux participants. Pierre Guillon de Princé, lecteur et membre du comité d’organisation de l’événement, avait proposé une visite guidée du centre-ville sur les traces du passé négrier des lieux : macarons sur certains immeubles bourgeois, noms des rues, et bien sûr le musée du château des Ducs de Bretagne et le Mémorial de l’abolition. Ses ancêtres ont fait fortune au XVIIIème siècle, comme beaucoup d’autres, grâce au commerce d’esclaves, aux sucreries et caféteries. Notre ami Pierre a beaucoup travaillé sur cette mémoire, faisant de longues recherches. Il a publié pour ses petits enfants un fascicule racontant très précisément des faits historiques, un support pour la discussion et la transmission d’une vérité : les êtres humains sont capables de cela. Il est aussi capable de regarder la vérité en face et de porter un regard critique sur le passé et d’exercer une vigilance sur le présent.
Beaucoup d’histoire et d’histoires dans ce hors-série coordonné par Isabelle Francq, rédactrice en chef-adjointe à La Vie. On y lit de très belles interviews (lire celle de Lilian Thuram, l’écrivaine Leonora Miano). Il y est aussi question d’actualité car l’esclavage continue aujourd’hui sous d’autres formes et détruit bien plus massivement des existences que durant les pires siècles de la traite.
Dominique Fonlupt
Pierre Guillon de Princé témoigne de cette histoire dans le hors-série La Vie intitulé “L’esclavage au coeur de notre mémoire”, actuellement en kiosque ou sur commande sur la boutique en ligne du journal (9,90 €, 148 pages). Tout un article est en effet consacré à la façon dont Nantes assume cette mémoire et en tire matière à réflexion pour ses habitants et ses visiteurs.