Les religions partenaires du changement, un atelier avec Dominique Boivert

« La religion a-t-elle sa place dans la construction d’un « autre monde possible ? » Aborder cette question de front est une relative nouveauté dans les FSM. Elle a fait l’objet d’un atelier à Montréal animé mercredi 10 août par Dominique Boivert, co-fondateur du Réseau québécois pour la simplicité volontaire. Un débat auquel a participé Sylvie Vincienne, Amis de La Vie à Toulouse.

Cet atelier était organisé au sein de la thématique “Expressions culturelles, artistiques et philosophiques pour un autre monde possible”. Son objectif, présenter les conditions pour qu’un partenariat fructueux puisse s’établir entre les religions et l’Etat.

Plusieurs constats ont été faits  :

  • Globalement le phénomène religieux n’est pas en voie de disparition dans le monde, même s’il est en recul en Occident.
  • L’écologie nous incite à la « sobriété heureuse », pour la sauvegarde de la planète et nous annonce qu’une certaine « pauvreté volontaire » devient une condition de sa survie.

Dans ce contexte, les plus réticents à accepter les religions comme partenaires dans la construction d’un « autre monde possible »,  peuvent convenir d’envisager les apports possibles des valeurs positives qui sont historiquement associées aux religions comme l’amour, a solidarité, l’idéal de vie simple, espérance en un monde meilleur, une éthique (ne pas faire aux autres ce que l’on ne voudrait pas qu’ils nous fasse)

Quelles sont les conditions pour que les religions puissent avoir ce rôle positif ? Dominique Boisvert en voit plusieurs :

  • Les religions qui y participent acceptent de n’exercer aucun monopole dans l’espace commun ou le débat.
  • Dans la participation à ce débat, elles apportent une contribution spécifique et  non interchangeable.
  • Les religions acceptent que l’Etat est neutre, que l’espace commun est neutre, que tous les points de vue doivent pouvoir s’exprimer.
  • L’Etat accepte que les religions sont de droit interlocuteurs, sans privilège particuliers.
  • Les religions acceptent les décisions prises par la collectivité. La question éventuelle de l’objection de conscience ne doit pas effacer la responsabilité vis-à-vis de la société.

Des écueils et limites existent mais le bénéfice attendu d’un tel partenariat n’est pas seulement dans le domaine des idées, il est aussi dans le potentiel de gens très motivés, engagés dans la durée, qui donnent vie à ces religions et dont les apports sont nécessaires au bien de tous.

Vous pourrez retrouver cet atelier sur : www.dominiqueboisvert.ca

Notes de Sylvie Vincienne