Atelier d’écriture : la contrainte libère

Marité Koenig (en bleu).
Marité Koenig (en bleu).

Jeune journaliste à l’université d’été, j’ai assisté à un atelier d’écriture animé par la biographe Marité Koenig. J’y ai appris que les règles peuvent nous rendre plus créatifs. 

Dans la même veine que l’Oulipo, les ateliers d’écriture visent à éveiller la créativité par la mise en place de contraintes artistiques. À première vue, l’exercice est déstabilisant mais « quand on est contraint, on écrit beaucoup plus librement », assure Marité Koenig, écrivain public-biographe, en charge de la séance.

DSCN0580_resultatLa consigne du jour : « « La fin d’UN monde n’est pas la fin DU monde, bienvenue dans le monde d’après » – Rédigez le nombre de paragraphes que vous souhaitez sur le domaine de l’habitat, de la consommation, des transports, de l’éducation, de l’utilisation de l’argent, de la famille, de la politique, en commençant toujours par «  je résiste si on me parle de… », « je consens si on me parle de… » et « j’espère si on me parle de… » ». Une deuxième contrainte s’ajoute à celle de l’écriture, le temps : le groupe a une demi-heure pour donner vie à sa prose.

Des métaphores lyriques aux inventaires à la Prévert

 

DSCN0609_resultatTrès vite, les participants se prennent au jeu. Le résultat est étonnant : chaque production est différente tant sur la forme que sur le fond. Des métaphores lyriques aux inventaires à la Prévert, en passant par des rimes ou de la prose, chacun parvient à créer quelque chose de personnel, en respectant plus ou moins les consignes. « Parce que la forme est contraignante, l’idée jaillit plus intense », disait déjà Baudelaire au XIXème siècle. Une bonne leçon sur la vie et l’acceptation des difficultés comme éléments moteurs futurs…

Poème écrit pendant l’atelier, par Jean Bellut

Je résiste si l’on me propose d’habiter

Dans une trop grande cité

Où l’on fuit les regards

Qui mènent à la bagarre.

 

Je consens d’habiter en petite cité

Où l’on voit émerger la convivialité

Où l’on peut à loisir retrouver la nature

Où l’on peut à loisir soupirer un air pur.

 

J’espère si l’on me parle d’habitat

Que de nouveaux esprits innovants et adroits

Pourront faire du nouveau et en avoir le droit

Pourvu qu’ils soient guidés vers une idée d’Amour

On peut toujours rêver, en tous cas je suis pour.

 

Johanna Sommer