Dans le Pas-de-Calais, nos églises… quel devenir ?

IMG_7449 (2)_resultatL’un des deux groupes d’Amis de La Vie dans le Pas-de-Calais a organisé une conférence sur l’avenir des églises, le 18 novembre, à Saint Martin au Laërt. Michel Tillie et Michel Rossi, tous deux membres de la Commission Diocésaine d’Art Sacré sont intervenus avec Denis Masse, président de l’association « Les Amis de la Cathédrale de Saint-Omer ». Retrouvez les conclusions de la rencontre résumées en cinq points. 

Pourquoi des églises ?

Michel Rossi a commencé la soirée par un rapide historique, rappelant l’évolution des églises à partir des IV et Ve siècles (auparavant les premiers Chrétiens n’avaient pas de lieu de culte, à cause des persécutions) ; sur le modèle des basiliques antiques (lieu de rassemblements civils chez les Romains), les premières églises ont été construites pour que la communauté puisse se réunir et exprimer sa foi. Contrairement aux temples païens, les églises ne sont pas réservées aux prêtres et à quelques privilégiés. Si la forme de base est restée la même, les bâtiments ont changé selon les époques et les régions, une grande liberté fut accordée aux bâtisseurs et aux artistes; les décorations (les fresques et vitraux) ont un but d’enseignement biblique. C’est la communauté qui rend vivant le bâtiment.

Réglementation

Michel Tillie a d’abord fait une distinction entre les églises et les chapelles qui appartiennent à des congrégations, puis entre les églises construites avant ou après 1905 car, à cette date, les églises deviennent propriété de l’État s’il s’agit des cathédrales sièges d’un évêque, ou des communes pour les autres cathédrales et les églises paroissiales. Ces dernières sont affectées à l’évêque du diocèse qui les délègue aux curés de la paroisse ; le propriétaire n’a pas la jouissance de son bien mais le met à la disposition des fidèles et des clercs. Selon la loi, “L’affectation est gratuite, exclusive, permanente, perpétuelle et réservée au culte catholique”. Une église peut être désaffectée si elle n’est plus utilisée pendant plus de 6 mois ou si son état n’en permet plus l’utilisation en toute sécurité. Cela résulte d’une procédure et d’un arrêté préfectoral avec l’accord de l’évêque.

Droits et devoirs

Michel Tillie a rappelé les droits et devoirs mutuels des propriétaires et des affectataires précisés dans la loi. Certains travaux sont à la charge du propriétaire, d’autres à celle des utilisateurs en tenant compte des biens qui sont classés ou inscrits par les Monuments historiques. Il est indispensables d’avoir un dialogue de part et d’autre pour le bon fonctionnement et l’entretien de ces édifices.

Pourquoi la conservation ?

L’église est gardienne d’une identité, d’une culture et d’une histoire. S’il n’y a plus de communauté, il n’y a plus d’église ! Pour qu’elles restent vivantes , il faut qu’elles soient ouvertes le plus souvent possible, selon le désir du Pape François ; elles ne peuvent être réservées qu’aux seuls pratiquants du dimanche, ce serait les privatiser donc contraire à la loi de 1905. Les touristes visitent de plus en plus les églises et les offices de tourisme y organisent des visites guidées mais aussi de plus en plus de personnes viennent y chercher un moment de sérénité ou de prière.

Beaucoup de concerts, d’expositions ou conférences ont lieu dans les églises. Cela donne l’occasion à des non croyants de les découvrir et de souhaiter y revenir. Les communautés doivent faire preuve d’imagination pour développer des actions, comme par exemple la nuit des églises.

À l’exemple de ce qui se fait chez les Belges, le diocèse va mettre en place un réseau d’églises ouvertes; elles seront repérables par un logo et une plaque lisible avec smartphone pour en connaître les horaires et les oeuvres à ne pas manquer.

Expérience personnelle

Denis Masse a terminé la conférence en faisant part de son expérience de Président des Amis de la cathédrale de Saint-Omer. Il a rappelé la nécessité d’un dialogue avec les élus, la difficulté que celui-ci soit parfois remis en cause après des élections ou la mutation des curés de la paroisse. Il confirme l’importance de l’ouverture maximum des lieux selon la saison, le rôle des équipes de bénévoles, de l’intérêt des animations régulières.

Marie-Agnès Lamotte, correspondante local du groupe des Amis du Pas-de-Calais 2.

Pour aller plus loin

Visitez la page des Amis de La Vie dans le Nord-Pas-de-Calais.