À l’université d’été des lecteurs de La Vie, l’ancien élu toulousain, Jean-Paul Pla a animé un atelier sur le “Sol-violette”. Cette monnaie locale et citoyenne gagne petit à petit le coeur des Toulousains. Au départ centrée sur l’aspect solidaire, l’initiative, commence à convaincre de plus en plus d’entreprises, séduites par son bénéfice pour l’économie locale.
En 2011, la ville de Toulouse lance en grandes pompes une nouvelle initiative : le sol-violette. Le concept est simple : faire circuler une monnaie locale, citoyenne et éthique. Son fonctionnement est clair : c’est une monnaie physique, avec un système classique de billets appelés “sol”, non-spéculative c’est-à-dire que les billets ne peuvent pas être placés en banque. Le but étant de faire circuler la monnaie beaucoup plus vite que l’euro, qui change de main en moyenne que 2,4 fois par jour. Par conséquent, cela freine les échanges commerciaux au niveau local et même européen, puisque les capitaux physiques, comme les pièces et les billets, sont freinés dans leur dynamique.
La monnaie représente le régulateur naturel de l’économie réelle. Seule limite d’ordre logique : cette monnaie est uniquement valable à Toulouse, mais de nombreuses monnaies locales existent en France (35 sur tout le territoire). L’un des membres de l’association “Sol-violette” et ancien élu toulousain, Jean-Paul Pla, définit cette monnaie comme un “simple moyen d’échange”. L’accès à ce moyen d’échange alternatif est très réglementée, notamment par une charte destinée aux commerçants et rédigée par ces derniers. L’impact sur l’économie sociale et solidaire est importante car cette charte incite les commerçants à soutenir une initiative solidaire, que ce soit une action associative ou un soutien à une entreprise du secteur “solidaire”.
En lien avec l’aspect pratique de cette monnaie, des mesures concrètes permettent de rendre encore plus actif ce projet, comme le simple fait d’échanger l’euro et le sol au même taux de change. Cette démarche populaire est destinée, selon Jean-Paul Pla, à “placer le citoyen au coeur de l’initiative”. Les premiers résultats de cette monnaie dans la région de Toulouse sont encourageants pour l’association : les premières entreprises qui ont cru au projet ont vu leurs chiffres d’affaires augmenter de 1 à 4 %. Ces résultats ont pesé dans l’argumentaire de l’association, qui a vu accueillir des acteurs économiques importants, comme par exemple l’organisme d’assurance MACIF.
De nombreux projets comme le sol-violette se multiplient en France, à l’image de la “Gonette” à Lyon ou “l’Éleph’” à Chambéry.
Philippe de Sousa
SOL VIOLETTE LE FILM from Catherine Lafont on Vimeo.