Les Sœurs de Saint-Jacut, toutes de charité

Soeurs BDAu gré des marées, les Sœurs de la Congrégation de l’Immaculée de Saint Méen le Grand invitent laïcs et religieux dans l’abbaye de Saint Jacut où s’est déroulée l’université d’été. Dans cet endroit hors du temps, elles aident leurs hôtes à se ressourcer.

 

 

C’est l’œil pétillant et serein que Sœur Yvonne, responsable du lieu, nous ouvre ses portes. Sa congrégation, dont la maison mère se situe à Saint-Méen, fut fondée en 1832 par la religieuse Pélagie Le Breton de Maisonneuve. « Elle souhaitait instruire les jeunes filles de la petite bourgeoisie qui n’avaient pas accès à l’éducation », raconte-t-elle. La congrégation se développa ensuite progressivement, surtout en Bretagne, jusqu’à s’installer en Angleterre et au Congo.

Elles sont six dans l’établissement et sans costume il est difficile de les reconnaître. Toujours pleines d’entrain et le sourire aux lèvres, elles parlent de leurs vocations faites de chemins différents mais qui ont toutes répondu à un appel intérieur. « Nous avons un regard de bienveillance et accueillons l’amour de Dieu », explique Sœur Yvonne.

Toutes ont trouvé leur voie assez tôt. Par pudeur, elles préfèrent témoigner sous l’anonymat. L’une révèle que son envie d’entrer dans les ordres remonte à sa troisième année d’enseignement. Une autre raconte son expérience au Congo, son travail au CHU de Rennes, alors qu’elle avait déjà pris le voile. Comme le ressac la mer, elles donnent en écho cette parole : l’appel à la vocation, elles ont essayé de le rejeter. « Ce qui est normal quand on a entre 18 et 20 », commente l’une d’elles. Mais cet appel n’était que trop puissant et c’est avec joie que toutes ont commencé leur noviciat.

« La communauté est là en permanence pour aider », résume Soeur Yvonne. Au cours de l’année, les sœurs reçoivent des personnes de tous les horizons. Depuis 2010, la direction de l’abbaye est passée laïque. Les religieuses travaillent donc de pair avec une équipe de professionnels. Elles reçoivent pour de longs séjours mais accueillent aussi le randonneur impromptu qui dépose son sac pour une nuit. « Ce n’est pas un hôtel où les gens ne font que passer, on vient et revient, des liens forts se créés avec les visiteurs », confient-elles.

Tout au long de l’année, Les sœurs assurent  des retraites liturgiques pour adultes et ont l’occasion d’animer des prières méditatives. Elles croisent aussi des scouts et des familles venus pour profiter de l’air marin. Les Sœurs de l’abbaye de Saint Jacut étonnent par leur jovialité. Mais la meilleure façon de les découvrir reste encore d’y aller !

Camille Denis Lacroix