Fécondes rencontres au Maroc

Concert des chorales des Eglises protestantes et catholiques au Maroc le samedi 15 juin 2019

200 lecteurs de La Vie ont découvert du 11 au 18 juin des Eglises jeunes et renouvelées dans un pays travaillé par les migrations africaines. Leurs témoignages suite à une semaine intense et joyeuse.

Université d’été 2019 à Rabat, j’y étais… et je n’en suis pas encore revenue !  J’y suis allée les mains ouvertes, sans rien attendre véritablement, mais avec l’intuition que je recevrais beaucoup. Et j’ai été comblée tant d’un point de vue culturel, qu’intellectuel, spirituel et relationnel.

La plage de Rabat vue de la casbah des OudaIa

Les différents conférenciers ont levé pour nous bien des voiles quant à leur société et leur religion. J’ai apprécié de repartir aux sources de l’Islam et d’apprendre à distinguer le Coran (révélation divine faite au prophète Mohammed, dans un contexte historique précis), de l’usage politique des hadîths, certains écrits par les califes après la mort du prophète, dans un contexte de conspiration digne de « Game of Thrones » (selon l’expression de l’islamologue Yelins Mahtat). J’ai été surprise par la liberté de ton des intervenants, ancrés dans leur foi et dans leur souci d’ijtihâd (effort de compréhension des textes sacrés).

J’ai aimé les différentes méditations par lesquelles nous entrions dans la journée, la qualité des intervenants, le rythme et la diversité des journées, les temps de pause, la bienveillante et pétillante spontanéité des jeunes journalistes de la rédaction éphémère. Et je reste profondément bouleversée par la chaleur et la gentillesse des Marocains que j’ai rencontrés, leur souci d’accueillir et d’honorer l’étranger. J’ai senti un peuple tout à la fois fier de son identité et humble dans son souci de l’autre. Quelle délicate et inspirante leçon d’humanité !

Gersende de Villeneuve, amie de La Vie à Lannion

Des Eglises vivantes qui vivent l’amour de Dieu. Une intention d’action de grâce lue par Danielle Rochez, amie de La Vie à Grenoble, lors de la messe du dimanche 7 juillet.

Seigneur, nous Te rendons grâce pour cette Eglise du Maroc que certains d’entre nous ont rencontrée lors de l’université d’été des Amis de La Vie à Rabat.

Une Eglise minoritaire, mais combien vivante grâce aux migrants et aux étudiants subsahariens, une Eglise dont le responsable, l’archevêque Cristobal , qui souhaite qu’on l’appelle ainsi, demande de ne pas se contenter de parler de l’amour de Dieu, mais de le vivre en faisant advenir la Paix, la Justice , la Vérité, l’Amour qui sont signes du Royaume présent en nous et surtout autour de nous,

Une Eglise qui accueille les migrants à Oudjda, qui, dans la médina de Meknès est au service des plus démunis et des plus jeunes : une Eglise qui fleure bon l’Evangile.

Rencontre au monastère cistercien de Midelt dans le Moyen-Atlas durant l’extention de l’université d’été.

Nous Te rendons grâce pour la petite communauté de Cisterciens de Midelt où nous avons pu rencontrer le frère Jean-Pierre, 95 ans, dernier rescapé des moines de Tibhérine dont le sourire et la simplicité nous ont profondément touchés comme nous a touchés l’amitié profonde et fraternelle qui unit ces priants à leurs frères musulmans

J’ai rencontré le MAROC, par Daniel Boy, ami de La Vie à Nantes

M comme Mosaïque de religions,

A comme Accueil chaleureux,

R comme Respect de l’Autre,

O comme Odeurs de Cuisine (et parfois Odeurs de Sainteté),

C comme Concert de Klaxons , de Chorales .

Mais aussi:

 j’ai gouté les paroles fortes des intervenants,

 j’ai flirté avec la plénitude et la sérénité,

en un mot le BONHEUR.”

Merci pour ces grands moments, par Armand et Mado Perrin, amis de La Vie en Isère.

Quelques jours après notre retour en France près de Grenoble, nous voulons vous remercier  pour le séjour remarquable que nous avons vécu au Maroc. Les intervenants étaient remarquables dans leurs compétences diverses et les sujets abordés tous aussi intéressants les uns que les autres ! Après le voyage complémentaire que nous avons fait avec Lotfi Lamrani dans le Moyen-Atlas, nous avons l’impression de “connaitre” le Maroc dans sa diversité et sa complexité, même s’l nous reste beaucoup à apprendre.

Yelins Mahtat, enseignant en langue arabe et islamologie, intervenant de l’Institut Al Mowafaqa

Que de grands moments : j’en suis encore “secoué”! Décentré !

Merci de l’accueil qui nous a été réservé, tant dans les hôtels,
qu’à l’espace Hassan où le sourire des serveurs et serveuses était 
toujours là ! Quelle organisation : jamais de problème et le sourire omniprésent de Lotfi, Paul et Dominique, malgré le stress et la fatigue !

Merci aussi pour les concerts, celui des Amis de l’Instruments, avec ses musiciens membres de l’orchestre philharmonique de Rabat. Merci pour la musique arabo-andalouse  et la musique traditionnelle envoûtante qui donne envie de danser et de taper dans les mains. Quelle chaleur humaine ! Le concert de l’ensemble KOL COLE  à la synagogue de Fès était lui aussi remarquable.

Rencontre à Midelt avec le frère Jean-Pierre Schumacher, dernier survivant de Tibhirine.

Merci pour les découvertes de la médina de Salé, à son guide infatigable et érudit. Merci à Lotfi pour cette rencontre avec les femmes et les enfants dans le Moyen-Atlas, et pour son accueil à Azrou, avec autant de bienveillance , de gentillesse et de disponibilité. Merci à ses enfants et à son épouse qui s’est mise en “quatre” pour accueillir tout le grand groupe. Merci aussi à lui pour l’excursion à Midelt. Là aussi quelles rencontres et quels paysages !
Un grand merci fraternel.

Visite de la médina de Salé : quatre heures pour comprendre l’histoire et la vocation d’une médina arabe.

J’ai décidé d’approfondir, par René Chabanolle, ami de La Vie en Haute-Loire.

Dans la chapelle de l’Institut de théologie Al Mowafaqa à Rabat.

Merci, merci pour ce temps exceptionnel que j’ai vécu au cours de l’UE au Maroc et l’extension. Quelle chance de vivre des instants pareils, d’une telle intensité, d’une telle chaleur humaine. Merci aux organisateurs d’avoir insufflé un tel projet, on en ressort pas indemne ! Au point que je suis inscrit à l’institut Al Mowafaqa pour 2020 pour suivre une session sur “Islam contemporain, les grands débats”.

L’amour inconditionnel du Frère Jean-Pierre, par Marie-France Rothé, amie de La Vie dans la Vienne.

Merci pour cette Université, j’en reviens avec une certitude : que Dieu est au-dessus de toutes les religions. 
J’ai vu, dans le regard de frère Jean-Pierre, l’Amour inconditionnel.

Le monastère de Midelt, visité durant l’extension dans le Moyen Atlas.

J’ai redécouvert Louis Massignon, penseur chrétien épris d’islam

Ce séjour nous a conforté dans l’idée de la nécessité d’œuvrer à la construction d’un dialogue entre chrétiens et musulmans, exercice difficile mais cependant indispensable pour l’avenir de notre société et de notre humanité. Nous avons pu mesurer lors de ce séjour le rôle de charnière que joue le Maroc dans nos échanges avec l’Afrique, plus particulièrement l’Afrique de l’Ouest, avec les pays du bassin méditerranéen, et avec les populations musulmanes.

J’ai été personnellement intéressé de retrouver dans les échanges la trace de Louis Massignon dont j’ai découvert l’itinéraire à travers la référence qui lui est faite au Mucem de Marseille, et dans la belle biographie de Christian Destremeau et Jean Moncelon. Le bref échange en fin de session, avec l’une des conférencières, qui manifestait sa réserve quant à la personnalité de ce dernier, m’a incité à relire attentivement cette biographie. On y retrouve l’itinéraire complexe de ce penseur épris de l’Islam et qui a cherché à mettre en exergue les inspirations spirituelles communes des religions abrahamiques. Son itinéraire m’apparaît finalement comme une lente maturation à la fois politique et spirituelle, montrant que l’on peut demeurer profondément chrétien comme il l’a été tout en reconnaissant la spiritualité réelle et potentielle de l’autre religion. Son itinéraire personnel, à la fois profondément intériorisé et qui a pu paraître politiquement hésitant face à des enjeux humains très lourds, a pu être perçu comme difficilement acceptable à des gens qui vivaient des situations sociales et politiques difficiles. Mais en même temps, son itinéraire est la manifestation persévérante d’un humanisme qui associe le vécu des hommes et les enjeux de société à l’universel et au divin, un mode de fonctionnement source d’espérance pour nous chrétiens.

Notre visite à Toumliline puis au monastère de Notre Dame de l’Atlas ont été dans le fil des témoignages que nous avons eus au cours de la session. Etre présent, sans prosélytisme, manifestant une Eglise au service des populations qui l’entourent plutôt qu’une église préoccupée de sa seule communauté et de ses rites, ainsi qu’en témoigne le Père Nourissat dans l’interview qui lui a été consacré dans votre numéro de juillet. Puisse les Amis Marocains concrétiser l’idée d’un centre culturel sur ce site de Toumliline évoquée lors de notre passage.

Jean Claude Germon, Amis de La Vie à Quétigny (Côte d’Or)