Expo “Lumières d’Afriques” : 54 artistes pour dénoncer le manque d’accès à l’électricité sur le continent

Du 2 avril au 15 août 2019, l’exposition “Lumières d’Afriques” est présentée au musée d’art moderne Mohammed VI, à Rabat. Les 54 œuvres d’art visent à sensibiliser le public sur l’accès compliqué de l’Afrique à l’énergie.

Initiée par l’ONG African Artist for Development, l’exposition “Lumières d’Afriques” a été inaugurée à Rabat le 2 avril 2019, en présence de Mohamed El Aaraj, ministre de la culture marocain. Le Maroc, véritable trait d’union entre l’orient et l’occident, réaffirme, grâce à cette exposition, sa volonté de voir une Afrique forte et indépendante.

Pourquoi faut-il venir voir l’exposition ?

Si vous êtes passionné d’art ou juste curieux, les 54 œuvres d’art, représentant chacune un pays d’Afrique et créées par 54 artistes du continent (peintres, sculpteurs, photographes, vidéastes), n’attendent plus que vous. Cette réunion inédite d’artistes Africains propose une réflexion sur l’accès à l’énergie du continent. L’engagement est double puisqu’il s’agit à la fois de sensibiliser un large public (l’exposition est itinérante et déjà passée par Paris, Genève ou Abidjan), mais aussi de proposer des alternatives durables pour la couverture électrique de l’Afrique.

Venue à l’université d’été des Amis de La Vie pour témoigner de son parcours de migrante, la présidente de la Communauté Congolaise au Maroc Aimée Lokake a d’ailleurs mis en évidence cette problématique lors de son intervention. « En survolant le Congo de nuit, il y a très peu de lumières. On croirait à peine apercevoir quelques flammes de bougies » .

Chaque artiste développe dans cette exposition un point de vue unique sur ce que lui évoque le thème “Lumières d’Afriques”. En témoigne le tableau d’Ermias Ekube (artiste Érythréen) intitulé « Electricity is a poetry of science ». Dans son œuvre, ce natif d’Addis-Abeba (Ethiopie) met en avant la souffrance endurée en Afrique par le manque d’accès aux ressources. La force revendicative du tableau est notamment accentuée par le décalage entre la gravité des visages peints et les couleurs vives utilisées.

Dans un autre style, on pourra apprécier les toiles de Gastineau Massemba, originaire de la République Démocratique du Congo. Son œuvre se distingue par l’utilisation singulière de médiums recyclés comme supports de création : tissus, broderies, toiles… Différents motifs tels que des éoliennes, ou encore l’inscription « nuclear power » barrée en rouge rappellent le thème de l’exposition et l’engagement politique de l’artiste.

Le “petit” plus de la visite

Une salle à l’écart de l’exposition propose un film au format un peu particulier. Celui ci est composé de 54 vidéos de 54 secondes, soit une par artiste. Un téléphone portable a été envoyé à chaque artiste pour qu’il se présente, lui et son œuvre (tout en expliquant quelle est sa vision de l’Afrique). Si certaines œuvres peuvent paraître abstraites à première vue, la vidéo de présentation vient ainsi « éclairer » (sans mauvais jeu de mot) le sens donné par l’artiste à sa création.

Texte : Rafaèle Carra