À Rennes, “sur quelle terre voulons-nous vivre aujourd’hui”?

Le mercredi 16 janvier 2019, à l’Espace Ouest-France de Rennes, 99 personnes ont assisté à une conférence-débat ayant pour thème : « L’avenir de l’humanité: sur quelle terre voulons- nous vivre aujourd’hui? Quel mode de vie pour l’avenir? », organisée par les Amis de La Vie de Rennes.

Cette conférence était animée par Jean Aubin, au parcours atypique : professeur agrégé de mathématiques, il enseigna en collège-lycée et classes préparatoires. Pendant plusieurs années, il a été ouvrier agricole, puis agriculteur ! 

Selon Jean Aubin, notre individualisme, notre volonté de consommer toujours plus, nous conduit au désastre! Pour lui, il ne s’agit pas seulement de sauver la planète mais l’humanité. Au cours de son intervention, il a cité entre autres, la phrase choc du discours de Jacques Chirac, en 2002 : « Notre maison brûle. Si le monde entier vivait comme nous, Français, nous vivons, il nous faudrait 2 planètes supplémentaires. » Or, les ressources, dont l’homme dispose, s’épuisent, y compris dans les océans. Nous ne devons plus nous permettre de gaspiller. Il faudrait que chacun de nous adopte la politique des petits gestes. Exemples: « baisser le chauffage, éteindre la lumière, prendre une douche plutôt qu’un bain, trier les déchets mais également, trier nos achats ».

Hélas, parmi nous, il y a des pollueurs en tous genres. Gaël Giraud, chef économiste de l’AFD (Agence Française du Développement ) a écrit : « Plus vous êtes riches, plus vous polluez. Quand vous êtes riches, vous pouvez consommer du bio. Mais ce n’est pas vrai que vous compensez ainsi le nombre de fois où vous prenez l’avion! » La moitié des émissions de CO2 sont émises par les 10% d’habitants les plus riches du monde, selon OXFAM . Pour beaucoup, il est hors de question de changer sa manière de se déplacer, de se nourrir, d’acheter …

Jean Aubin le reconnaît, le terme décroissance est volontairement provocateur car il vient à rebours de notre modèle économique libéral ! Or, la décroissance, ce n’est pas renoncer au bien-être mais le redéfinir. Pour sauver notre planète et l’humanité, nous devons relever le défi de la sobriété pour développer la solidarité entre tous les hommes .

La fin de l’exposé de Jean Aubin a été interrompue par la prise de parole d’un gilet jaune qui a provoqué le départ d’une dizaine de personnes.

Ensuite, François Gaudichet du CCFD-Terre Solidaire , a présenté un film sur « Le Sahel ». Bertrand Decoopman en a fait l’analyse. Ce film était une ouverture sur le vivre ensemble afin de transposer le débat sur le plan international pour les populations les plus fragilisées.

Puis des jeunes du MRJC, de Coexister, du scoutisme et des chercheurs de l’INRA appartenant à l’association «Hommes de Terre » ont témoigné d’une façon très concrète, pleine de dynamisme et d’espérance. Voici quelques-unes de leurs réflexions :
– s’ouvrir à l’autre, s’ouvrir au monde
– manger local et arrêter de manger hors saison
– se reconnecter à la nature et aussi avec soi-même
– travailler en synergie avec la nature, agir avec humilité, source d’ espérance
– changer le monde par l’éducation.

Nous avons terminé par un débat qui a permis d’éclaircir certaines positions.

Les Amis de La Vie d’Ille-et-Vilaine