Le groupe Les Amis de Brassens est venu se produire en concert au Lazaret dans une ambiance émouvante et conviviale. Formé en 2006, le trio s’articule autour du chanteur et guitariste Bruno Granier, qui n’est autre que le petit cousin de Georges. Rencontre.
Il y a une proximité entre Georges Brassens et Bruno Granier, le chanteur et guitariste du groupe Les Amis de Brassens. En effet, ce dernier est le neveu « à la mode de Bretagne » du célèbre interprète.
Chaque année, alors qu’il habitait ordinairement à Paris, Georges venait à Sète rendre visite à ses proches pour profiter de bons moments familiaux. « Je suis tombé dans la marmite de l’univers de Brassens vers l’âge de 7 ans et j’ai rapidement eu envie de faire de la musique » nous raconte Bruno Granier. La guitare s’impose bien vite et c’est tout naturellement qu’il intègre le conservatoire de Sète. Au bout de trois années d’études de son instrument à six cordes, l’interprète original de la Chanson Pour L’Auvergnat lui offre… une guitare. Georges et Bruno ont ainsi eu l’occasion de jouer quelques fois ensemble. Malheureusement très peu, car Georges est mort en 1981, alors que Bruno n’avait que 12 ans.
Les copains d’abord
L’idée de fonder un groupe s’est fait, nous dit Bruno, « par hasard ». Alors qu’il pratiquait la musique classique, Georges lui avait dit de s’ouvrir à d’autres styles. C’est pendant sa période de collégien qu’il travaille sans relâche pour apprendre les chansons de son modèle. En 1984, il se sent prêt et décide de se produire avec ses copains dans les bistrots et terrasses de café de Sète. D’un concert à l’autre, la petite bande commence à attiser la curiosité du public : des jeunes de 15 ans qui reprenaient avec conviction du Brassens, ce n’était guère courant ! L’histoire continue : même s’ils n’étaient pas membres à la genèse du groupe, le guitariste Philippe Lafon et le contrebassiste Laurent Clain finissent par rejoindre l’aventure. Le groupe devenu trio enregistre des albums et se produit partout en France. Leur souhait est aujourd’hui de perpétuer l’héritage de l’œuvre de Brassens, pour que celui-ci soit ancré dans la culture des Français « au même niveau que Victor Hugo, ou encore Mozart ».
Le croque-notes
Les trois compères sont également mordus de jazz manouche et de swing. Ainsi, ils donnent régulièrement quelques concerts sous le nom de Django Dingos, en plus de revisiter le répertoire de « Georges » avec des arrangements inspirés de Django Reinhardt. La musique contemporaine les laisse en revanche assez indifférents, Bruno la considérant même comme « formatée ».
« Brassens était quelqu’un qui aimait les mots et les notes, c’était son quotidien, il était heureux avec ça ». C’est sur ces quelques paroles qui sonnent comme une leçon de vie que notre entrevue avec le trio prend fin, tandis que les mélodies de la soirée résonnent encore dans nos têtes.
Maguelonne Le Roux
Le dernier clip des Amis de Brassens, La mauvaise réputation :