Le 13 octobre dernier, les Amis de La Vie et plusieurs autres partenaires accueillaient Guy Aurenche au Centre théologique de Meylan-Grenoble à l’occasion de la sortie de son dernier livre Justice sur la terre comme au ciel.
Que signifie « justice sur terre »? Qu’est-ce qu’un geste juste ?
Comment regarder la présence du Mal dans ce monde ? L’enfer, le Diable, le péché … ?
Lorsque nous invoquons le « Dieu Juste », ne faisons-nous pas un Dieu à notre image ?
Etre chrétien, qu’est-ce que cela change dans notre action ?
Quelle est la dignité de l’homme dans ce monde? Quelle vision en avons-nous ?
Quelle différence faites-vous entre foi et spiritualité ?
Tout homme est une histoire sacrée : ce discours est-il aujourd’hui « entendable » ?
Telles sont quelques unes des interpellations que les Amis de la Vie de l’Isère ont adressées à Guy Aurenche, ancien Président (entre autres responsabilités) du CCFD-Terre Solidaire et de notre association et auxquelles il a répondu avec passion.
Pour lui, la justice est d’abord ce qui permet à tout être humain de s’épanouir pleinement au sein de la famille humaine. Nous partageons tous cette envie de justice, qui est aussi pour nous celle de Dieu, et nous avons à la rejoindre avec humilité et persévérance.
Mais nous ne l’enfermerons pas dans les schémas étroits de notre raison, dans une sorte de comptabilité du bien et du mal. C’est en nous référant à l’amour que nous pourrons parvenir à mettre son visage dans les pires situations de haine, de famine et de torture. Toute personne est aimée par Dieu qui nous attend, comme le père attendait son fils prodigue, et même dans nos moments de reniement.
Notre action de chrétiens dans le monde, c’est d’abord d’être réellement à l’action dans notre milieu, et ce faisant de nous laisser inspirer par le souffle de Dieu, que nous irons entendre dans le temps de la prière. C’est être à l’écoute des appels qui nous parviennent aussi bien des prophètes et de Jésus que du monde où nous vivons, et de notre Eglise, qui se laisse bousculer et qui nous bouscule. C’est aussi savoir être des « appelants » pour ceux que nous rencontrons, et prendre ensemble conscience de la dimension de la communauté des hommes.
La spiritualité, que Guy Aurenche évoque plus souvent que la foi, décrit un engagement moins fort. Mais son caractère un peu nébuleux permet de rassembler des personnes que le mot « foi » rebute, et qui sont néanmoins soucieuses de tout ce qui appelle au dépassement de soi (comme Albert Camus en son temps). Notre message ne peut être reçu que s ‘il est ajusté aux oreilles de ceux qui l’entendent, sans esquiver ni les angoisses de la société, ni les attentes des plus faibles et des plus démunis.
Enfin, pour recentrer la place de l’homme sur la terre, Guy Aurenche nous invite à nous reporter au Pape François et à l’Encyclique « Laudato si ». Le rendez-vous fondamental qui s’impose à nous est celui de l’écologie intégrale pour sauver la planète, pour sauver l’humanité : écologie environnementale, écologie humaine et sociale, épanouissement de tout homme.
Marcel Faure, Ami de La Vie du département de l’Isère