À l’heure où la technologie est omniprésente dans nos vies, se rebrancher sur sa fréquence intérieure fait du bien ! L’écrivain Gersende de Villeneuve nous en a donnés la preuve à l’université d’été des Amis de la Vie. L’objectif de son atelier d’écriture du lundi 7 juillet : se valoriser à l’extrême. Si le défi est osé, même les plus sceptiques en sont sortis grandis.
Pour commencer, la voix douce et chantante de l’écrivain invite le groupe à s’installer dans le jardin. « Nous allons à l’extérieur pour faire de l’écriture intérieure ! », s’amuse l’une des participantes. L’installation sur les chaises amorce l’exercice. Les visages curieux et enthousiastes attendent les consignes.
« Vous commencerez tous par une même expression : Je suis ». Gersende donne un exemple : ne pas dire simplement « je suis courageuse et bienveillante » mais « je suis Ulysse qui revient de son épopée et je console la terre entière». Narcissisme, orgueil démesuré ? Que nenni ! Il ne s’agit pas de chercher volontairement la figure de style, de faire beau mais de quitter le défaitisme et de s’affirmer en tant qu’être à part que les autres se féliciteront de connaître.
Cet exercice est une plongée intérieure. Une descente dans des profondeurs peu arpentées pour en faire jaillir des images d’une vitalité insoupçonnée. D’où quelques appréhensions. Peur de ne pas être à la hauteur, de n’être pas assez littéraire, de ne pouvoir s’échapper du concret et du quotidien morose. « Concentrez vous sur ce qui vous habite dans l’instant présent », recommande Gersende. La biographe arbore un sourire qui en dit long sur son plaisir à partager son expérience. Face à elle, les mentons relevés sont attentifs et s’imprègnent des mots.
Finalement, même les plus dubitatifs se prennent au jeu. Tout le monde s’isole pour écrire, la concentration est perceptible. Rapidement, l’étonnement est au bout des doigts et des stylos. Puis vient le moment de proclamer son texte. Les écrits sont souvent touchants, parfois loufoques. Mais la poésie est toujours au rendez-vous.
Les participants, parfois timides au départ, sont prêts à répéter leur prose avec fougue jusqu’à la satisfaction de l’auditoire. Et le ravissement de tous est bien visible quand une âme de poète se révèle ! Cécile se redécouvre : « Je suis voile fragile d’un vaisseau poussé par les caprices des vents / J’en mesure la solidité à l’aune des violents orages ». De même, Madeleine offre avec simplicité à l’assemblée cette belle image : « Je suis cadeau de lumière et chacun se découvre une vie cathédrale ».
Ainsi, ce qui ressemble au départ à un rassemblement plutôt incongru d’individus devient un écrin où la richesse du cœur peut s’exprimer. Prendre sa personne comme inspiration est accessible à tous. À la clé, un étonnement sur ce que l’on a produit et surtout sur soi. Pour en savoir plus, les plus beaux fruits de cette expérience hors norme sont recueillis dans un livre de Marie Milis, Souviens-toi de ta noblesse.
Pour aller plus loin, découvrez les textes écrits lors de l’atelier !
Margaux Hirel