Sur un trottoir de la rue Ste Catherine à Montréal, à deux pas de l’Espace Jeunes, Oxfam Québec tient une petite table ronde sur l’engagement politique à partir de l’exemple Burkinabè. On tend un peu l’oreille car la foule est toute proche et les voix bien modestes. Par Paul Michalon, ami de La Vie dans la Drôme.
Un jeune de Ouagadougou, en tee-shirt Balai Citoyen : “Avec les réseaux, Whatsapp, Facebook, on se tient tous au courant. Le matin, au lever, je sais où en est la mobilisation, si les points de ralliement ont changé… Ces techniques, c’est bien pour se distraire mais en politique tout se fait avec ça. Les politiciens, on les suit de près !”
Fatou, les larmes aux yeux : “Oui, c’est bien beau mais nous les femmes ont est tenues par tant d’autres choses : les problèmes d’argent, de santé des enfants, d’éducation, c’est tout pour nous ! Comment s’engager dans ces conditions ? C’est pas juste !”
Une jeune Jordanienne à foulard bleu, en espagnol (!) : “De mon côté j’ai décidé de tout miser sur les études et j’apprends des langues. On me respecte pour mes connaissances et mon père, imam, m’a même laissé venir à Montréal toute seule ! Je sens que je peux faire des projets !”