Du 27 au 31 août, dix familles de lecteurs de La Vie ont marché dans une vallée des Alpes et se sont initiés à la communication bienveillante. Amitié, formation et moments de grâce !
- Devant le refuge, avant le départ.
- Premier col, première pause, ça grimpe !
- Au bord du lac Chavillon, au col des Thures
- Au col des Thures.
- Timothé au sommet de l'Aiguille Rouge.
- Les plus vaillants ont gravi l'Aiguille Rouge.
- Vue sur la vallée étroite.
- Soirée autour d'un jeu de société.
- Montée vers le mont Thabor.
- Initiation à la via ferrata à Bardonèche.
- Devant le Grand Séru.
- À la chappelle du Mont Thabor, 3178 mètres d'altitude !
- À la chappelle du Mont Thabor, 3178 mètres d'altitude !
- Farniente au bord du Lac Vert dans la vallée étroite.
- Lac du Peyron 2450 mètres. La température de l'eau (11°) ne les arrête pas.
- Eucharistie au bord du Lac du Peyron.
Gaspard, Melchior et Balthazar. Les trois pics surplombent le bien nommé refuge I Re Magi (les Rois Mages), 2800 mètres d’altitude, dans la Vallée étroite entre l’italienne Bardonèche et Briançon. Une dizaine de familles s’y sont retrouvées du 27 au 31 août pour la deuxième session « Marche et communication bienveillante », une proposition des Amis de La Vie et d’Etienne Séguier, journaliste et formateur dans plusieurs techniques de développement personnel.
Parents seuls ou en couples, enfants et jeunes de 7 à 19 ans, ces familles diverses qui se découvrent en arrivant au refuge dimanche en fin d’après-midi ont en commun la lecture de La Vie et la glace est vite brisée.
Roxane, professeur de français à Chambéry, souhaite passer un moment privilégié avec sa fille aînée, Zelda, 6 ans et demi. Jérôme a confié la responsabilité de son camping en Seine-et-Marne a son apprentie pour prendre quelques jours de vacances avec Sophie et leurs deux garçons.
Philippe et Claire comptent beaucoup sur ce programme pour partager avec leurs trois grands adolescents des questions de vie et de foi, sans que la dimension religieuse de la proposition soit trop pesante. Emmanuelle, venue avec sa fille de 12 ans, est très preneuse des temps de partage bibliques annoncés dans le programme. De la dentelle !
Justement, Hugues Chardonnet, guide, diacre dans le diocèse de Gap et médecin à Briançon, est habitué à faire du sur-mesure. En théorie, marche jusqu’au début d’après-midi, sieste, goûter, puis initiation à la résolution des conflits du quotidien de 17H à 19H. En pratique, la promesse est tenue avec des adaptations selon le rythme du groupe, l’état de fatigue, les envies, la météo – au beau fixe cette fin de semaine.
C’était un plaisir de voir ses enfants deviser au fil des sentiers avec d’autres adultes. Le groupe a gravi des cols, les plus entraînés ou les plus audacieux sont allés jusqu’à la chapelle du Mont Thabor (3600 m) et au sommet de l’Aiguille Rouge. Certains ados se sont essayés à la via ferrata.
Ensemble, les familles ont appris les rudiments de la communication bienveillante. Parents et enfants se sont exercés à évoquer le plus précisément possible des conflits concrets, réels, en évitant les généralités. Plutôt que « tu ne fais jamais attention à moi ! » ou « ta chambre est en pétard permament ! », ils sont maintenant capables de dire « quand je vois que tu n’a pas relevé la tête de ton ordinateur quand je suis rentrée du travail… » ou « Quand je vois dix paires de chaussettes sales sur ton lit… »…
Les participants ont découvert la richesse du vocabulaire pour exprimer les émotions face comportements pénibles. Ils ont appris qu’une émotion négative est ressentie quand un besoin, une attente ne sont pas satisfaits : besoin de tendresse, d’équité, d’autonomie, de sécurité, de créer, de repos… Enfin, ils ont formulé des demandes concrètes, réalisables, précises pour trouver au conflit une issue créative.
Etonnant, le sérieux avec lequel les 8-13 ans s’impliquent. Amusant, de voir les grands adolescents rechigner puis se prendre au jeu. Au moment des adieux, l’un d’eux confie avec une jolie gravité qu’il a trouvé un terrain d’entente avec sa mère au sujet de l’utilisation de son téléphone portable.
Ces petits moments de grâce, secrets ou collectifs, il y en a eu beaucoup. Un barrage construit et détruit ensemble sur un torrent, une partie de Dixit -un jeu de société original- qui réunit spontanément tous les enfants deux soirs de suite, des conversations de confiance au fils des sentiers…
Et cette eucharistie impromptue à midi au bord du Lac Peyron à 2500 mètres d’altitude, au retour du Mont Thabor, célébrée par Jacques Gagey, aumônier de la Conférence internationale du scoutisme, qui marchait par là. Une croix fabriquée avec des bâtons de marche, du pain prélevé sur les sandwichs, le geste de paix chaleureux après trois jours intenses : une expérience inoubliable pour la plupart des jeunes qui n’ont jamais rien vécu de tel et apprennent qu’une messe n’est pas forcément synonyme d’ennui.
“C’était trop court !” écrivent plusieurs adolescents sur leur fiche d’évaluation qui n’étaient pourtant pas ravis au départ de sacrifier leurs derniers jours de liberté avant la rentrée. Tous se sont quittés, émerveillés par la qualité des échanges autant que par la beauté des cimes.
Dominique Fonlupt