Bénévole au Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre Solidaire), Françoise Imbs était à l’université d’été. Cette militante de longue date a enseigné la géographie pendant plusieurs années en Afrique Australe. Observateur international au cours des élections présidentielles de 2011 en République Démocratique du Congo, elle a accepté de partager son expérience. Rencontre.
Comment s’est organisé votre départ et quel était votre rôle en tant qu’observateur en RDC ?
J’ai vécu de nombreuses années dans cette région de l’Afrique. C’est pourquoi le CCFD-Terre Solidaire m’a proposé de partir superviser ces élections. Nous étions un groupe de cent personnes rattaché à l’ONG Entraide et Rencontre pour une Action Coordonnée (ERAC). Notre mission était d’informer l’ERAC des résultats du scrutin et de son déroulement. Les 100 bénévoles étaient tous répartis dans un bureau de vote différent. Avant de partir, on nous a remis un smartphone. Ainsi, nous pouvions envoyer un sms le soir pour informer l’ERAC des évolutions de l’élection.
Pourriez-vous nous décrire le déroulement des élections sur place ?
Tout était très artisanal. Pour ma part, dans mon bureau de vote, le scrutin s’est très bien déroulé. Tous les partis politiques avaient leurs représentants. De plus, des observateurs de l’Église catholique du Congo supervisaient eux aussi l’évolution de l’élection. Le scrutin s’est passé de manière très démocratique. L’armée et la police étaient chargées de protéger les différents bureaux de vote et escortait certains votant.
Le soir, je devais envoyer les résultats de mon bureau à l’ERAC, qui pouvait alors établir des tendances pour l’issu du vote. Chaque bureau de vote transportait ses résultats jusqu’à l’administration régionale. On a constaté des différences de résultats entre l’échelle locale et l’échelle régionale. Cela s’explique par le transport des urnes.
Les voies de communications parfois inexistantes entre le bureau de vote les plus reculés et l’administration régionale empêchait les résultats d’arriver à bon port. Il faut savoir que l’Église Catholique du Congo est l’institution qui a le plus d’influence dans ce pays. Elle a permis d’optimiser l’arrivée des résultats grâce à des moyens de télécommunications modernes, ainsi que par sa connaissance du terrain.
Quel bilan tirez-vous de votre expérience en RDC ?
Un bilan positif. Même si tout n’est pas parfait, le Congo évolue bien. Le peuple Congolais réclame à ses politiques une hausse du niveau de vie et plus de développement économique. L’attente de résultats est forte et les gouvernements seront sévèrement jugés.
Propos recueillis par Théophile Martin