Située à 23 km de Saint-Malo, l’Abbaye de Saint Jacut-de-la-mer reçoit l’université des Amis de La Vie. Vieux de plus de 16 siècles, le monastère a connu une histoire mouvementée, entre invasion, prise de pouvoir et reconstructions.
D’après la légende, c’est au Ve siècle que le jeune Jacut et sa famille accostent en Armorique, le long du Gouet. Ils fuient alors la guerre qui ravage la Grande-Bretagne. Jacut aurait dérivé vers l’Est pour aboutir au pays de Landoac, où se situe aujourd’hui Saint Jacut-de-la-mer. Comme l’histoire de son fondateur, les circonstances de la création de l’abbaye restent incertaines.
En 1066, les Normands débarquent sur les côtes bretonnes. Les moines fuient face aux terribles pillages de l’abbaye en emportant leurs richesses, dont les reliques de Saint Jacut. Après des années d’exil, l’Abbé Hinguethen revient sur place et restaure l’abbaye. En 1471, le Duc François II interdit aux moines “le droit de commende”, c’est-à-dire le droit de désigner l’abbé. Il nomme Etienne Milon qui doit l’aider dans la défense de l’indépendance de la Bretagne. Celui-ci se rend chez Maximilien, roi des romains, pour négocier le mariage d’Anne de Bretagne.
- L'aurore de l'abbaye
- Potager et verger dans l'assiette
- Petit coin paisible pour recueil
- L'abbaye vu de la salle de l'arbre
- Marée basse et crustacés
- Calme et beauté de l'abbaye
- Coin zen pour méditer
- Marche pour randonneurs aguerris !
- Les chemins de l'abbaye
- Un coin de Corse en pleine Bretagne !
- Entre terre et mer
- Ombragé et apaisant
- Le vent fouettant le visage sous un soleil de bord de mer
- Du passé au présent
- Le jardin potager des Soeurs
- De l'abbaye à la plage on en vient et revient
L’apogée de l’abbaye se place au XIV et XV siècle. L’église abbatiale est achevée, la cloche est fondue, le logis de l’abbé est réalisé, le cloître et le portail sont refaits. La vie spirituelle et culturelle des moines pendant cette période fut intense. Ils commencent à défricher, à amender des terres et à varier les cultures. L’extension des activités de l’abbaye, avec la culture de la vigne et des céréales, offre du travail à la population des alentours.
Les moines mettent en place un service social pour les malades, les lépreux et les personnes âgées. Les pauvres et les voyageurs sont aussi accueillis. Jusqu’au bout, les moines restent fidèles au service de l’aumône, y consacrant le 7ème de ce qu’ils avaient pour vivre. Cette abbaye fut très puissante, elle avait droit de haute et basse justice et la juridiction de l’abbé de Saint Jacut s’étendait à plusieurs villages.
C’est avec l’arrivée de Dom Germain Morel, prieur de Saint Melaine de Rennes, le 29 mars 1647, que les règles de vie se mettent en place. Début d’une existence plus paisible, d’une prospérité matérielle. Les moines rétablissent l’office régulier selon la règle de Saint Benoit. L’activité des moines reprend avec un caractère marqué d’austérité, de pauvreté, et de piété dans le cadre d’une vie strictement monastique.
La période commendataire marque profondément l’abbaye et la révolution achève de compromettre son avenir spirituel. Le monastère est déclaré bien national mais le bâtiment est en si mauvais état qu’aucun acquéreur ne se présente. En 1792, il est alors loué au maire qui chasse les trois moines qui y résidaient encore
En 1806, l’abbaye devient une sorte de carrière, où chacun vient s’approvisionner en pierres. Vers 1820, un des propriétaires essait de rebâtir deux étages qu’il pensait pouvoir devenir une caserne de douaniers sur les fondations de l’aile, appelée aujourd’hui « Abbaye ». Il reste peu de choses de l’ancien monastère qui en 1780 mesurait au moins 90m de long.
En 1875, les religieuses de l’Immaculée de St Méen Le Grand font l’acquisition de l’abbaye. Un an plus tard, commencent les réparations du principal bâtiment. Elles décident d’installer des bains thermaux alimentés par l’eau de la baie afin de financer leur école gratuite. Elles poursuivront cette œuvre d’accueil pendant deux ans. Mais en 1950 l’abbaye vit un tournant et se tourne plutôt vers l’accueil des groupes de retraite. Des travaux d’aménagement sont lancés pour répondre à cette vocation d’hospitalité qui perdure encore d’aujourd’hui. Nous avons pu apprécier cet art de recevoir tout au long de l’université d’été des Amis de La Vie !
Anne-Sophie Covin et Camille Denis (pour les photos)