L’écologie du quotidien, rencontre avec les Perrissin

Rencontre avec un couple de lecteurs engagé dans la préservation de l’environnement. Si une partie de leur génération s’éveille tout juste au problème climatique, les Perrissin sont conscients des défis écologiques depuis plusieurs décennies. Ils nous partagent leur mode de vie.

Monique & Gérard Perrissin (© Lou Garnier)

Par Camille Fraioli et Lou Garnier

Ce lundi 27 septembre, à l’ombre d’une tonnelle, nous avons rencontré Monique et Gérard Perrissin. L’implication et la conscience écologique de ce couple grenoblois nous a immédiatement étonnées. Notre échange a rapidement démenti un certain nombre d’idées reçues liées aux différences générationnelles. Dès les premiers mots, Gérard nous confie : “Je ne suis pas fier du monde que l’on va vous laisser”. En dépit de l’univers de surconsommation et de profusion offert par les Trente Glorieuses, les septuagénaires se sont très vite démarqués d’une bonne partie des gens de leur génération. D’abord par leurs idéaux, mais aussi au travers de leur mode de vie soucieux de la préservation de l’environnement.

De quelles manières vous engagez-vous dans la préservation de l’environnement au quotidien?


Nous ne théorisons pas l’écologie. Une vie modeste nous rend plus heureux que la profusion de richesses matérielles. Nous avons un mode de vie simple, depuis une cinquantaine d’années. Notre consommation est avant tout locale, acheter en vrac et en petite quantité sont des habitudes. Lorsque nous apportons nos bocaux aux producteurs, de nombreux clients sont intrigués et échangent avec nous. Nous trouvons que c’est une bonne manière de sensibiliser les gens à la consommation responsable. Nous n’avons qu’une voiture, qu’un téléphone portable pour deux, nous ne regardons pas la télévision et nous nous déplaçons la majorité du temps à vélo. Pour beaucoup, nous sommes des originaux.

« Je ne suis pas fier du monde que l’on va vous laisser »

Comment votre conscience écologique est-elle perçue par votre entourage?


Notre entourage plaisante souvent en nous demandant si nous voulons revenir au temps de la bougie. Autour de nous, nous nous rendons compte qu’il y a encore beaucoup à faire. Des petits gestes individuels ne suffisent plus, il faut agir collectivement. Lors d’évènements, nous encourageons l’utilisation de vaisselle recyclable pour lutter contre la surconsommation de plastique. Nous observons au sein de notre génération un cruel manque de conscience écologique. Nous espérons que des rassemblements tels que l’université d’été des Amis de la Vie puissent éveiller des consciences et informer davantage les participants.

Quelles aspirations avez-vous pour les générations futures?


Nous sommes fiers d’avoir pu transmettre nos idéaux et habitudes à notre famille : nous sommes tous sur la même longueur d’onde. L’utilisation du vélo dans nos trajets quotidiens est désormais banalisée, quelle que soit la génération. Privilégier les transports en commun a été un des fondements de l’éducation que nous avons donné à nos enfants. Nous nous rendons compte que l’urgence climatique est devenue l’un des soucis majeurs de ces générations. Nous espérons que les adultes de demain s’engageront dans la protection de l’environnement.

Propos recueillis par Camille Fraioli et Lou Garnier