L’université d’été est aussi l’occasion pour les jeunes de la rédaction éphémère de rencontrer les lecteurs de La Vie. Hugo Almoric raconte son échange avec Yves Deniaud.
Abonné à La Vie de longue date, Yves Deniaud se définit comme un grand consommateur de journaux. Il voit en la presse écrite bien plus qu’un simple canal d’information et de divertissement, mais un véritable outil de démocratie.
Dans les pages de La Vie, Yves affectionne particulièrement les billets, dans lesquels les journalistes donnent une position plus subjective sur des événements de l’actualité de la semaine. « J’aime pouvoir croiser les points de vue entre eux. C’est aussi un lien fort avec l’actualité ». Investi à titre personnel dans le domaine associatif, il apprécie également la rubrique « Agir » qui l’informe sur les projets qui s’organisent au sein de la société civile française. Tout comme les interviews de personnalités ayant un discours original et intéressant sur des sujets pour lui essentiels tels que la bioéthique ou la fin de vie, dont il scrute avec attention l’évolution dans le débat public.
S’il se retrouve dans les valeurs de l’humanisme social et chrétien qui infuse la ligne éditoriale de La Vie, Yves est parfois en désaccord avec celle-ci. « Il arrive que la ligne du journal m’interpelle et me questionne. J’ai pu être surpris de quelques prises de position », confie-t-il, regrettant certains points de vue insuffisamment progressistes à son goût, notamment sur des débats de société comme les questions de bioéthique.
Soucieux de l’impact environnemental et économique que causent les modes de consommation et de gestion actuels, Yves a choisi d’agir à son échelle pour faire changer les choses. « J’ai un parcours de syndicaliste et j’ai toujours essayé de me demander quelle cohérence j’avais entre la défense des droits sociaux fondamentaux et mon comportement de consommateur. Par exemple, je veille à ne pas offrir à des enfants des jouets fabriqués par d’autres enfants. Ou à ne pas avoir de placement à risque, hors de l’économie sociale et solidaire ». Yves Deniaud est aussi militant associatif, notamment au sein de l’association des « Cigales » qui accompagne la création d’entreprises reposant sur le modèle de l’économie sociale et solidaire. Il est aussi le trésorier de l’association « Energies citoyennes en Pays de Vilaine » qui mobilise des habitants du territoire sur la question de la production d’énergie et de la réduction de la consommation. Cette mobilisation se fait autant dans le financement que dans la gouvernance : si l’association possède trois parcs éoliens de treize machines, sa direction reste pourtant locale et citoyenne, sans aucune intervention d’entité industrielle.
Présent pour la troisième fois à une université d’été des Amis de La Vie, Yves s’est à nouveau décidé à venir en découvrant la thématique. La simple évocation de celle de l’édition 2017, développée autour de l’idée de résistance, suffit à réveiller son enthousiasme intact. « C’était très fort, qui plus est sur le plateau du Vercors, territoire historique de la Résistance » se rappelle-t-il.
Hugo Almoric