Le samedi 17 février, les délégués de sept groupes d’Amis du « Grand ouest » ont participé à leur première rencontre régionale à Chemillé dans le Maine-et-Loire et expérimenté des techniques d’animation. Rituels, réceptacles, intention, écoute généreuse… Ils sont repartis avec des notions plein leur calepin.
Ils sont venus de Nantes, du Mans, d’Angers, de Bressuire, de Poitiers, de Vendée et même du Finistère (Brest et Quimper) où vient de se créer un groupe de lecteurs. Retrouvailles chaleureuses, viennoiseries, café revigorant. Nous sommes au centre social et culturel Chemillé, dans le Maine-et-Loire, à une trentaine de kilomètre de Cholet. Pourquoi Chemillé ? C’est la ville de Jean-Louis et Jacqueline qui se sont fait nos hôtes, dans cette ville promue « épicentre » des groupes du Grand Ouest.
Objectifs de cette rencontre, organisée par Philippe Rialland et Patrick Gérault, membres du « groupe ressources » des Amis de La Vie, avec Dominique Fonlupt, journaliste et directrice de l’association : permettre des rencontres humaines, accompagner la cellule d’animation de chaque équipe locale dans ses projets, l’aider à résoudre les difficultés, l’informer sur les outils mis à sa disposition. En résumé : mieux se connaître, mieux se former, mieux s’informer. Et se rendre la vie plus facile.
On a poussé les tables sur le côté et installé une vingtaine de chaises en cercle. Au centre, un tapis couleur de soleil, une bougie, des roses. On commence par écouter quelques mesures d’une œuvre d’Arvo Pärt, compositeur estonien contemporain, lauréat en 2017 du prix Ratzinger de théologie. Philippe a rapporté le disque de la Folle journée de Nantes. Ambiance surprenante pour une réunion des Amis de La Vie.
« Nous avons construit la journée de façon à expérimenter les outils d’animation que nous proposons », explique Dominique. La démarche et la méthode sont inspirés du livre de Laure Le Douarec, « Guide pratique de l’intelligence collective » (Éditions Le souffle d’or). Laure, lectrice de La Vie, est la jeune femme qui organise les sessions réservées aux lectrices chaque hiver, « J’ai rendez-vous avec moi ». D’où l’organisation de la salle, la musique comme rituel d’entrée et de sortie qui permet de retrouver rapidement l’atmosphère que l’on a créé avant une pause (ou bien lors d’une précédente rencontre du groupe).
Chaque séquence de travail commence par 5 à 10 minutes de réflexion personnelle, stylo et carnet en main. Puis on échange en binôme en prenant soin de ne pas interrompre l’autre (« écoute généreuse ») et on partage avec l’ensemble du groupe en s’exprimant brièvement à tour de rôle.
Chacun se présente en annonçant sa « météo personnelle », puis exprime ses « intentions » pour la journée. L’intention est ce qui permet de tenir le cap que l’on s’est choisi individuellement et collectivement, c’est elle qui nous confère de l’énergie, de la conviction pour ce que l’on réalise. Clarifier ses intentions, pour les responsables et les participants d’un groupe, permet de gagner beaucoup de temps et dissipe les malentendus.
Le travail porte ensuite sur la notion de « réceptacle ». Dominique en donne la définition : un espace de soutien, de sécurité. Des personnes, des lieux, une pratique, un espace virtuel (p. 146 du « Guide pratique de l’intelligence collective » ). Chacun se demande quels sont les réceptacles qui le portent. Comment faire en sorte que les groupes soient un réceptacle pour les participants.
La matinée se termine et nous marchons sous le soleil d’hiver, direction le restaurant du théâtre municipal pour un repas joyeux, délicieux, copieux.
Retour dans le cercle avec « The deer’s cry » d’Arvo Pärt. On est vite dans l’ambiance. C’est le moment de parler des cadres et des règles que l’on se donne. Il est nécessaire en effet de se donner des règles et de les partager. Règles explicites, règles implicites qui gagneraient à être clarifiées. Quelle est la fréquence de nos réunions ? À qui sont-elles ouvertes ? Est-ce qu’on prévient quand on ne vient pas ? Comment la parole est-elle répartie, distribuée ? À chaque groupe d’y réfléchir. La souplesse peut être un cadre, encore faut-il que ce soit exprimé et accepté par tous. Les règles peuvent évoluer, à condition de faire le point de temps à autre sur ce qui doit changer.
Vient ensuite une séquence très pratique : connaître les outils à disposition des groupes. Philippe fait circuler un chapeau d’où l’on tire une affirmation. « Sur l’intranet, il y a… le nombre de lecteurs de La Vie dans son département ? (vrai ou faux ?), des fiches techniques pour rédiger un communiqué de presse, créer une affiche ? Un certificat d’assurance pour l’ensemble des groupes ?» L’exercice s’avère fort utile !
Il est temps de se quitter. Le tour de table final l’a vérifié, ce fut un vrai moment de rencontre et de formation. « On sentait un grand souffle, un dynamisme et chacun est reparti avec l’idée de donner un supplément d’âme, de vie à son groupe », assure Colette, de Nantes.
« Cette journée fût pour moi dynamisante grâce à des méthodes qui ont favorisé la bienveillance, l’écoute, le respect et… l’efficacité. Elle me permet de mieux comprendre mon rôle au sein de l’équipe, ainsi que la mission de l’équipe, souligne Christine qui a rejoint le groupe de Loire-Atlantique, il y a deux ans seulement. Nous avons pu échanger entre « groupes » sur nos actions, inactions, joies, difficultés… Mais j’ai découvert aussi que j’adhérais totalement à la charte des Amis de la Vie : « Que notre association soit un lieu d’échange, et un lien. Nous voulons y travailler dans un esprit convivial et fraternel, pour une annonce de la Bonne Nouvelle, et pour la promotion, dans l’Eglise et dans la société, de tout ce qui ouvre à l’Espérance. »