Une méditation a ouvert la troisième journée de l’université d’été des Amis de la Vie. Conduit par un imam et une théologienne catholique, ce moment d’intériorité était une invitation au dialogue interreligieux.
Il est 8h30. La brume se lève petit à petit sur Méaudre. Les derniers arrivés se pressent dans la salle des fêtes. Silence religieux. Très complices, la théologienne Bénédicte Du Chaffaut et l’imam Mustapha Merchich proposent ce matin une méditation aux sonorités orientales. Ils s’appuient sur un texte de Christian de Chergé, le tristement célèbre moine cistercien de Tibhirine. Chacun se laisse porter par ses paroles pleines de sens et d’espérance. « En priant avec un musulman, en l’espace de trois heures, j’ai su ce que l’on pourrait vivre pour des siècles », témoignait-il peu avant sa mort.
Ces paroles ont un sens particulier pour Monique et Jean-Marie, participants à la méditation. « C’est ce que l’on vit depuis des années. » Professeurs de religion en Alsace au sein d’un lycée et de l’ESPE (IUFM), ils ont longtemps fait partie d’un comité à l’initiative de la région où « toutes les religions étaient représentées, même celles dont les représentants sont les plus réticents au dialogue ». Le couple a fait le choix d’habiter dans un quartier multiculturel. La connaissance, la rencontre et l’écoute sont pour tous deux le meilleur remède à l’exclusion.
Plus qu’un devoir, le dialogue interreligieux est pour les animateurs de la méditation une nécessité à une échelle tant internationale que locale. Pour eux, chaque individu a un rôle à jouer et doit chercher le goût de l’autre en la rencontre. « N’ayez pas peur ! », concluent-ils en harmonie à la fin de la séance.
Clarisse Corruble et Timothé Durand