Casser la croute avec des personnes sans-abri

Participante à l’édition 2017 de l’université d’été des Amis de La Vie, Christiane Robert est également une femme engagée dans une association qui organise des repas avec personnes SDF. Une expérience particulière au service des autres et créatrice de lien social.

Depuis quelques années, Christiane Robert se rend presque chaque dimanche soir aux « Repas pour tous ». Cette initiative a été lancée au Mans il y a sept ans par trois femmes, et s’est fait connaître petit à petit par le bouche-à-oreille. L’association rassemble désormais plus d’une cinquantaine de personnes, tous les dimanches soir de 19h à 20h sur la place des Comtes du Maine, et ce, quelle que soit la météo et la saison.

 

Lors de ces soirées, bénévoles et personnes en situation de précarité se retrouvent pour casser la croûte. Au menu, des plats préparés par les participants ou bien récupérés auprès de commerçants soucieux de ne pas jeter systématiquement les surplus de nourriture. « On y va même si on n’a pas eu le temps de préparer. C’est toujours très bon. », témoigne Christiane Robert. Pour l’ancienne institutrice, ces moments sont des temps de rencontre et de convivialité. Des instants de « simplicité avec des personnes de toutes confessions, très différentes et très attachantes. Une richesse que l’on ne peut trouver en restant confiné dans son cercle ».

Pas par bonne conscience

« On s’apostrophe, on se tutoie, chaque personne est à égalité. On découvre qui est réellement l’autre, les différences culturelles créant parfois des situations cocasses », confie Christiane. Plus qu’une simple distribution de nourriture, ces repas sont pour la bénévole de véritables occasions de partage et d’échange, en toute humilité. « C’est le partage avec le cœur, on donne sans attendre en retour, ce n’est pas la peine de venir sinon. » C’est la richesse des liens tissés tant avec les bénévoles qu’avec les sans-abris qui poussent la jeune retraitée à y retourner dès qu’elle le peut. « Tout le monde vient par bonheur d’être là et non pas par bonne conscience. »

La municipalité a donné son autorisation à l’association pour la tenue de ces buffets chaque semaine sur la voie publique. Elle leur a même proposé des locaux mais les bénévoles ont refusé. « Ils vivent dans la rue, on peut bien y être avec eux une fois par semaine. »

Clarisse Corruble et Timothé Durand