À Montréal, les femmes âgées pour construire « cet autre monde possible et nécessaire »

En août dernier, un groupe d’Amis de La Vie a participé au Forum Social Mondial à Montréal.
Françoise Devaux y était et a participé à plusieurs ateliers et conférences, elle nous livre ici un témoignage.

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A la recherche d’un atelier autogéré, je me suis arrêtée à l’espace « Femmes âgées » où une conférence commençait.

L’assistance était appelée à s’exprimer trois fois, après une courte vidéo d’interview de femmes âgées : deux canadiennes, deux migrantes, deux membres des peuples autochtones et deux lesbiennes. Les trois questions posées étaient :

-Etes-vous victimes de discriminations ?

-Est-ce difficile de vieillir ?

-Que conseillez-vous à vos sœurs ?

C’était émouvant d’entendre les témoignages de ces femmes. Oui, la plupart sont victimes de discriminations, oui, c’est difficile de vieillir dans une société occidentale où le jeunisme est à la mode. Oui ce n’est pas simple pour des lesbiennes d’affronter les préjugés moralistes.

Mais qu’en est-il pour les migrantes d’origine africaine et pour les femmes issues des communautés autochtones? Parmi les témoignages et les échanges avec la salle, j’en retiendrai deux :

Nicole O’Bomsawin, antropologue et conteuse à Odanak (près de Montréal)  qui avait participé à la pièce de théâtre « Voix du silence»  était la seule femme « témoins » à ne pas se plaindre du vieillissement ! Dans sa culture, la vieillesse est une étape normale de la vie et Nicole était fière de pouvoir en témoigner. A rapprocher avec la méditation de l’ancêtre de la tribu Mowak lors de l’ouverture du forum, pour qui la mort est «un passage de l’autre côté du monde».

Dans l’assistance, une belle Sénégalaise en boubou jaune, ayant des responsabilités importantes à l’UNESCO, est intervenue souvent pour dire qu’en Afrique les grand-mères sont trés respectées et écoutées, quelque-soit leur âge. Ce sont elles qui ont en charge l’éducation des enfants.

Je quittai la salle après avoir écouté le point de vue de deux jeunes femmes étudiantes en master et la conclusion des animatrices. Non, les femmes âgées ne doivent pas avoir de complexes ! Oui, elles ont toute leur place dans la société pour construire cet « autre monde possible et nécessaire » que nous espérons tous.


Françoise Devaux