Lundi 11 juillet, les participants à l’université d’été ont pu découvrir et écouter le talentueux musicien Christophe Patrix. Interprète, compositeur mais aussi arrangeur, il a partagé sa musique et ses expériences. Portrait d’un homme qui a enchanté plus d’une oreille et fait rêver l’auditoire.
De la musique classique au métal, en passant par le jazz ou la musique indienne, Christophe Patrix est un hautboïste qui a plus d’une note à sa partition. « Aujourd’hui, la musique classique est encore perçue par beaucoup comme la musique unique. Mais, selon moi il y a bien d’autres familles musicales intéressantes. » Son parcours mouvementé commence par un apprentissage classique mais le jeune homme est aussi passionné de hard rock. C’est sur cette ambivalence de style que s’est laissé porter l’artiste. Interprète et compositeur dans une bande de hautbois pour la « Folle journée » de Nantes, il a aussi fait parti d’un groupe de jazz pendant plusieurs années.
« Je picore. J’aime picorer et je m’en sers beaucoup dans mes compositions. »
Plus tard, Christophe rencontre un disc jockey et une chanteuse. Ensemble, ils forment le groupe Hobo. Le curieux trio a parcouru la France pendant plus de cinq ans avant que « la chanteuse ne rencontre l’amour et se terre dans la montagne ». L’imposant musicien s’approprie aussi des lieux de concerts hors du commun comme des couvents ou des prisons.
« J’ai aussi appris à composer avec de la musique indienne et pour cela j’ai dû me mettre au yoga. » C’est de ces alliances insolites et extraordinaires que se nourrit Christophe. « Je picore. J’aime picorer et je m’en sers beaucoup dans mes compositions. »
Un instrument capricieux
Le hautbois n’était pas son premier choix. « Si c’était à refaire je ne choisirais pas le hautbois, confie l’artiste. C’est un instrument vraiment trop contraignant du point de vue météorologique (ndlr le bois réagit au climat), de la fabrication, de l’usure, etc. » Si Christophe Patrix avait suivi son instinct, il serait aujourd’hui joueur de clarinette de sa première idée ou peut être praticien d’un cuivre. Sans compter que « le hautbois est un instrument avec un répertoire moins large que la plupart des instruments. » Cela lui demande davantage d’adaptation et de travail mais cet homme passionné ne se laisse pas facilement décourager.
Christophe Patrix pratique beaucoup l’arrangement musical. Par exemple, il s’est associé à l’idée du grand chef d’orchestre américain, John Axelrod. Ensemble, ils ont monté un concerto avec des familles de musiciens amateurs de Loire-Atlantique. « C’était un moment vraiment unique ! », s’extasie le musicien. Christophe s’est attelé à l’immense tâche d’arranger un concerto entier avec un orchestre professionnel pour offrir une voix de soliste à chacune de ces familles. Ce projet, il s’y est jeté corps et âme. « Parmi les trois familles sélectionnées, deux n’étaient composées que d’enfants musiciens. Il fallait donc trouver une place aux parents. On leur a alors fait faire des petites percussions avec toute une mise en scène. »
Et lorsqu’il compose, c’est un melting-pot d’auteurs.
Dans un tout autre genre, il a aussi arrangé des concerts de Bach, Mozart, Berlioz ou encore Wagner pour la quintette à vent Nominoë, dont il fait parti. Là encore ce fut un grand défi car il a dû réécrire une pièce destinée à un orchestre symphonique pour cinq instruments à vent (flûte, hautbois, corps anglais, clarinette, basson).
Et lorsqu’il compose, c’est un melting-pot d’auteurs. Une inspiration multiple qui l’amuse. « à chaque fois je lance le défi à mes amis : trouver la dizaine d’auteurs que j’ai repris. En échange, j’offre un restau ! » Cet homme simple se base sur le partage et les relations. « J’écris toujours pour des gens avec qui j’ai déjà tissé un lien. »
La rencontre s’est terminée sur l’interprétation deux morceaux de Gilles Silvestrini : “Sentier des bois”, écrit à partir d’un tableau de Renoir et “Scène de plage”, inspiré d’un tableau de Georges Badin.