L’atelier « calligraphie hébraïque » proposé à l’occasion de l’université d’été des Amis de La Vie offre un éclairage sur le sens de la langue originelle de l’Ancien Testament.
L’envie d’apprendre règne en ce lundi 11 juillet dans la salle de classe du lycée Saint Joseph du Loquidy à Nantes. Assis à leur pupitre, les 12 participant(e)s, ont posés devant eux un calame (morceau de bambou taillé en pointe bizeau pour l’écriture), un porte-plume, un feutre de calligraphie et du Brou de noix (encre noire).
Les deux professeurs, Juliette et Sylvaine, procèdent d’abord à un rappel historique sur les premiers temps de l’écriture. L’alphabet hébreu, héritier de l’écriture phénicienne, constitue l’un des piliers de la tradition biblique. Les participants ont pu établir des liens avec leurs propres connaissances de la Bible et retrouver dans l’étymologie le sens ancien de certains termes utilisés dans le vocabulaire eucharistique.
L’hébreu est une langue consonantique composée de 22 caractères, à la fois lettres et chiffres. « Je suis ravie de prendre connaissance de l’alphabet hébreu qui occupe une place importante dans l’évolution des langues et dans la culture hébraïque et biblique. J’aime le côté ludique et esthétique à la fois », confie Odile le Parlouër.
Les étudiants d’un jour ont en commun d’être des esprits jeunes et curieux. « Je ne suis pas du tout hébraïque mais je suis très curieux, j’anime un groupe de lecture sur la Bible. Le très bref aperçu d’écriture hébraïque que l’on a pu avoir permet d’ouvrir à tout un univers de connaissance », estime Daniel, 78 ans.
Un alphabet vieux de plus de 3000 ans
Tout au long de l’atelier, Juliette distille son érudition sur cet alphabet vieux de plus de 3000 ans. « C’est la symbolique qui me tient à cœur, les lettres me parlent, j’aime le lien qui se crée lorsque je lis un récit hébraïque. » Et de donner comme exemple : Bethléem qui vient de béth qui signifie « maison » et de lehem le pain.
Sylvaine, quant à elle, explique les six commandements de la calligraphie (voir l’encadré ci-dessous), et guide les élèves dans l’art de bien tracer les caractères. Les œuvres plus réussies seront exposées dans le hall d’entrée lors de la célébration de vendredi.
Les 6 commandements de la calligraphie
-Ne pas faire pivoter son poignet : pour obtenir le plein et le délié, le bord plat de l’instrument doit toujours faire un angle de 45° avec la ligne horizontale.
-Ne pas pousser la plume, mais la tirer.
-Ne pas arrêter son geste avant la fin d’un élément d’une lettre.
-Ne pas retoucher une lettre.
-Se hâter lentement dans le tracé.
-Ne pas tracer la lettre d’un seul jet, mais décomposer élément par élément le corps complet de la lettre.
Élisa Deboves et Théo King