FSM : religions et cultures, causes de conflits ou chemin de paix ?

OLYMPUS DIGITAL CAMERAAu FSM de Tunis, Marité Koenig, du groupe de Haute-Savoie, a assisté à l’atelier “Religions et cultures : facteurs de conflits ou chemin de dialogue pour la paix ?”. Ce temps d’échange était animé par deux sœurs, un prêtre congolais et une française, Marie-José, qui vit depuis 25 ans en Tunisie et est chargée du dialogue islamo chrétien. Retrouvez leurs conclusions. 

 

Est-ce que la religion est la principale cause de conflits aujourd’hui ?

 

Sans surprise, il a été rappelé que les conflits qu’on ne voudrait expliquer aujourd’hui qu’en terme de religion, ont d’autres causes notamment celles liées aux problèmes politiques et économiques.

Dans toutes les religions, il y a eu des guerres car le conflit est inhérent à la religion. Une vraie ambiguïté car toute religion revendique un idéal de paix et de respect de l’être humain.

  • Si je pense que ma religion est la meilleure, alors il y aura cause de conflit

  • Si je pense que toute religion est bonne avec des chemins divers, alors, il n’y a pas de conflit mais source de paix

  • Si je crois que Dieu se révèle de façon différente, alors je m’enrichis de la différence

    Religion et athéisme

On ne note pas de lien clair entre religion et athéisme, et présence de paix ou de conflits. Les pays les plus en paix ne sont pas des pays plus religieux et vice versa.

La corruption, la terreur, les inégalités sociales, l’instabilité politique etc. sont des sources de conflits au même titre que la religion qui peut les utiliser comme facteur de conflits.

La liberté religieuse, c’est aussi pouvoir être non croyant. Le respect des droits de l’homme est un facteur de paix.

Le dialogue interreligieux

 

Le dialogue entre chrétiens et musulmans mène à un vivre ensemble et à un facteur d’enrichissement si l’on respecte l’attitude de base d’ouverture à l’autre. Percevoir l’action de Dieu qui vient dans d’autres croyants.

Dans le dialogue interreligieux, des obstacles viennent de nous-mêmes : manque d’ancrage dans sa propre foi, ignorance de la religion de l’autre, mauvaise compréhension de certains termes. Par exemple : dire que le Ramadan et le Carême, c’est le même jeûne.

Le dialogue commence par une écoute de l’autre, le respect et l’estime de l’autre. Suspicion et intolérance sont à combattre. Le mot dialogue signifie « se laisser traverser par l’autre ». Or, nous sommes bien souvent plutôt dans un monologue. Le dialogue est différent du « duologue » !

On peut définir quatre catégories de dialogues dans le dialogue interreligieux

 

  • le dialogue de la vie : on se rencontre sur l’humain : mariages, fêtes…

  • le dialogue de l’action dans le quotidien. Nous sommes solidaires pour faire quelque chose ensemble pour le développement des peuples.

  • les échanges théologiques

  • le dialogue de l’expérience de la foi : contemplation et prière. Ce sont des groupes qui prient ensemble.

Parmi la soixantaine de participants, seuls trois ont dit n’appartenir à aucune religion.

Depuis 1973, le groupe islamo chrétien rassemble à Tunis des croyants qui viennent dialoguer sur leur foi indépendamment de leur communauté. Mais ils ont la responsabilité morale de publier ce qu’ils font, à égalité dans chaque groupe chrétiens et musulmans. Les thèmes abordés sont décidés en assemblée générale. Nous sommes croyants, notre religion nous fait vivre, et cela est vrai pour nos deux communautés.

Attention ! Il serait naïf de dire que les choses vont toujours bien. Il est toujours nécessaire qu’à l’intérieur de chaque religion, on fasse un travail pour accepter que chacun détient une part de vérité.

Marité Koenig, du groupe de Haute-Savoie. 

Pour aller plus loin

Lisez le rapport qui a servi à préparer cet atelier (malheureusement en anglais !).