Les associations de lecteurs ont une utilité sociale

Des Amis de La Vie à ceux du Monde Diplomatique, les associations de lecteurs sont un outil au service des valeurs démocratiques. Chargée de mission aux Amis de La Vie en 2014, Rosa Duró a réalisé un mémoire sur leurs apports à la société.

Rosa Duró.
Rosa Duró.

Tout comme Les Amis de La Vie, les associations de lecteurs du Monde Diplomatique et d’Alternatives Économiques ont comme activité principale l’organisation de débats-rencontres. « Ces associations prennent la forme d’une constellation de forums et favorisent la participation citoyenne », soutient Rosa Duró qui a étudié le fonctionnement des trois organisations.

Stagiaire pendant 6 mois aux Amis de La Vie en 2014, l’ex-étudiante en master d’économie sociale et solidaire à l’Institut Catholique de Paris (ICP) a écrit son mémoire de fin d’études sur l’utilité sociale des regroupements de lecteurs.

Le concept d’utilité sociale, développé dès les années 1970, permet de mesurer la valeur sociétale d’une entreprise afin de recevoir des aides de l’État. Cependant, Rosa Duró n’a pas mené ce travail dans le but d’obtenir une reconnaissance pour une exonération fiscale : « mon objectif était de déterminer la capacité de ce type d’association citoyenne à être et faire société ».

Promouvoir l’intérêt collectif

D’après ses conclusions, les associations de lecteurs contribuent à améliorer le vivre ensemble républicain en créant du lien social et servent l’intérêt collectif grâce à leurs réflexions, suivies d’actions. Pour mener son enquête, Rosa s’est appuyée sur les travaux de l’Agence de valorisation des initiatives socio-économiques (Avise) et sur les recherches du socio-économiste Bernard Perret.

Si les adhérents de l’association des lecteurs d’Alternatives Économiques « encouragent par tous les moyens une réflexion critique sur l’évolution économique, sociale et politique», les Amis de La Vie présentent la particularité d’interroger le monde « en véhiculant les valeurs d’un humanisme chrétien ouvert, marqué par l’Espérance, à un moment où la société a besoin de compétences pour promouvoir le dialogue social et culturel ».

Aux Amis, mettre en place un dialogue interne

Au fil de ses entretiens, Rosa Duró a été marquée par le militantisme des lecteurs associés, très investis pour soutenir leur mensuel ou leur hebdo. « Chez Alter Eco, l’association de lecteurs est l’un des actionnaires de la coopérative éditrice du journal et chez Les Amis du Monde Diplomatique, les lecteurs ont soutenu financièrement le journal à un moment de grande difficulté, ce qui a permis de créer une fondation afin de conserver leur indépendance ».

Pour Rosa Duró, Les Amis de La Vie, le magazine, et la société éditrice, sont trois éléments d’un même écosystème. Selon son analyse, « la mise en relations de ces trois parties prenantes et l’harmonisation de leurs relations fonctionnelles et humaines, par la mise en place d’un dialogue interne, est l’élément clé pour un avenir cohérent et réflexif ».

Pauline Hammé