Comment j’ai découvert que j’étais fliqué sur Internet

Jeune journaliste, Arthur refuse de se faire pister sur le Web
Jeune journaliste, Arthur refuse de se faire pister sur le Web

Jeune journaliste à l’université d’été des Amis de La Vie 2014, j’ai assisté à l’atelier « se réapproprier sa vie numérique », présenté par Claire Legros, rédactrice en chef-adjointe au magazine La Vie, chargée du numérique. J’y ai appris à quel point nous étions pistés sur le web.

Fraîchement bachelier de la série ES, les technosciences ne sont pas vraiment mon domaine de prédilection. Et pourtant il s’agit du thème de cette semaine à St-Jacut de la mer. J’ai donc choisi parmi les différents ateliers, celui sur le numérique. C’est un sujet qui m’intéresse car il est bon de connaître les nombreuses précautions à prendre pour ne pas se mettre en danger. Bien sûr j’étais déjà au courant de certaines dérives à ce sujet, surtout celles liées aux réseaux sociaux. J’ai moi-même été victime d’une usurpation d’identité sur le réseau social Twitter, heureusement légère : une fille se faisait passer pour moi et insultait une de mes amies. Cependant certaines des dérives liées aux réseaux sociaux sont plus dangereuses et ont conduit certains au suicide, comme le cyber-harcèlement.

Je savais également que beaucoup d’employeurs « googlisaient » les candidats afin d’obtenir des renseignements sur eux pour faire le bon choix à l’embauche. C’est pourquoi il faut faire très attention à ce que nous mettons sur le net. Claire Legros a alors expliqué comment les données étaient conservées, et comment, et par qui elles étaient utilisées.

Les traces des recherches que j’ai pu effectuer sur Internet sont enregistrées grâce aux « cookies » (des bouts de codes). Ceux-ci peuvent ensuite diriger ma navigation car ils « connaissent » mes goûts. Ils affichent des publicités de sites sur lesquels je suis allé et se permettent même de m’en recommander ! Ce pistage peut être utile car il facilite les recherches. Mais il peut être dangereux car il peut orienter la consommation des individus vers des produits bien précis.

Mais ces données sont également utilisées à des fins sécuritaires par les États. Suite aux attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis ont voté le « Patriot Act ». Cette loi antiterroriste autorise les services de sécurité (NSA) à accéder aux données informatiques détenues par les particuliers et les entreprises, sans autorisation préalable et sans en informer les utilisateurs. Par exemple, l’activiste Edward Snowden a révélé en Mars dernier que la NSA peut stocker 100% des appels téléphoniques. Il a également mis sous le feu des projecteurs l’entente entre Orange et la DGSE. L’opérateur permet aux services secrets français le libre accès à ses données. Ce genre de décisions se fait évidemment sans demander l’avis des utilisateurs dénonce Claire Legros.

Certaines personnes ne s’inquiètent pas devant cette intrusion massive dans leurs vies privées. Ils se disent qu’ils passeront entre les mailles du filet et que de toute manière leurs données n’intéresseront pas : « on est presque 7 milliards à être connecté à Internet » généralisait l’un des participants à l’atelier, « et puis mes données sont d’une banalité » poursuit-il. Personnellement, je ne suis pas fan de cette irruption dans ma vie privée, car comme le disait Claire Legros, « la vie privée est garante de la démocratie ».

Arthur Duquesne